Dans ma critique sur Le grand soir, leur précédent film, les réalisateurs parlaient de celui-ci comme la fin d'un cycle.
Near death experience porte bien son titre : c'est un totalement expérimental, uniquement porté par la singulière présence de Michel Houellebecq, qu'on va voir durant la totalité de l'histoire, pour peu qu'il y en ait une.
On va dire que ça raconte la dépression d'un homme qui dit faire un tour en vélo, mais en va en fait se suicider dans la montagne. Sauf qu'il n'y arrive pas, et que sa ballade va être l'objet d'une auto-analyse.
Je suis très grand amateur du travail de Delépine et Kervern, mais je dois dire que je me suis emmerdé comme rarement, car on a droit en gros à une séance de psy de 85 minutes de Michel Houellebecq, qui ballade son spleen, son physique particulier, et sa voix chevrotante.
Alors, on a Michel qui marche, qui s’assoit, qui fume, qui fait un tas de cailloux, qui marche, qui marmonne, durant 85 minutes.
Alors, je ne peux pas accuser le film d'être mal réalisé, mais certains plans frisent l'apoplexie, à l'image de plans de rochers, durant 15 secondes, de Michel Houellebecq qui part au fond du champ durant 30 secondes, qui joue avec des fourmis durant 15 secondes, qui joue à la barbichette avec un type durant 2 minutes... vous avez compris, c'est étiré à l'extrême, pour un résultat chiant comme la caricature des films d'auteur qu'on a l'habitude de dézinguer à force de clichés.
Sur la durée d'un court-métrage, le résultat aurait été beaucoup plus impactant. Il y a tout de même de bons moments, dus à la bizarrerie de Michel Houellebecq, comme le moment où il va danser sur du Black Sabbath ou alors quand il se verse du vin jusqu'à la dernière goutte.
Les autres notes plus positives montrent qu'il y a un public pour ce film, dont je perçois les intentions, mais dont la forme me hérisse le poil plus qu'autre chose.