Ô quel joli film que voilà.
J'hésitais niveau titre, j'avais aussi pensé à "Tu seras un homme, mon fils", qui collait assez.
J'avoue m'être un peu ennuyée au début : même si j'ai apprécié la peinture sociale et drolatique de cette famille de l'Amérique profonde, je trouvais le tout par trop anecdotique bien que très bien vu, bien filmé...
La seconde moitié nous offre cependant une belle surprise en s'épanouissant dans une profondeur existentielle rare : le road-trip de Woody est en fait moins l'occasion pour lui d'aller chercher un gain illusoire que de revenir sur son passé, faire la paix avec son histoire. Il est question de ce que cela coûte de regrets, ne pas réaliser ses rêves, et combien il est bon de faire du bien à ses proches qui voient le temps leur filer entre les doigts.
J'ai versé quelques larmes - ces si beaux camaïeux de gris, ces instants de comédie, la gouaille maternelle, et cette relation père-fils toute de non-dits...
Vraiment, un très joli film à la photographie absolument parfaite, à la mise en scène réjouissante : vive le cinéma indépendant américain !