Les années 80. Michael Jackson est le roi de la pop et les gros bras stéroidés règnent sur les écrans de cinéma. Les vidéos clubs se développent à grande vitesse et ont besoin de toujours plus de films pour alimenter la demande grandissante d'un public assoifé de muscle. C'est ainsi qu'apparaissent les stars de vidéo clubs. Leurs noms : Richard Norton, Jeff Speakman, Olivier Gruner, Matthias Hues, Cynthia Rothrock, Gary Daniels, Don "The Dragon" Wilson, Sasha Mitchell... Leurs genre de prédilection : Le film de Kickboxing urbain avec une petite préférence pour le concept du tournoi underground. Tourné à la va vite, le plus souvent par des tacherons, ils sont le big mac du film de baston. Populaire pendant 5 à 10 ans, le genre déclina rapidement durant les années 90 pour quasiment disparaitre.
Heureusement (?), Never Surrender est là pour nous rappeler que le genre n'est pas définitivement mort...
Le film de Hector Echavarria profite de la mode du MMA (Mixed Martial Arts) pour se faire une nouvelle jeunesse. Exit les tournois de Kickboxing, bienvenu les compétitions de combat libre. Pour autant, le fond n'a pas changé. Le scénario est simpliste à souhait, les acteurs sont soit inexpressifs, soit en complet surjeu et les combats nombreux mais mauvais. Etudions d'un peu plus près chacun de ces points.
Le scénario : Notre héros est un immigré d'Amérique du Sud expert en arts martiaux et champion d'une organisation de MMA mineure des USA. Il se voit proposé de participer à un tournoi undeground brassant pas mal d'argent mais dont la récompense principale à chaque victoire est une bimbo tendance Californienne. Alléché (!) par de tels enjeux, notre héros plonge à corps perdu (hum hum) dans la compétition. Il finit par se rendre compte que cette organisation est un ramassis de criminels (quelle perspicacité !).
Pas besoin d'en dire beaucoup plus quand à la vacuité du script. Le pire, c'est qu'en creusant un peu, en soulignant les liens que peuvent avoir industrie des sports de combats, industrie du jeu et la prostitution, il y avait matière à faire quelque chose d'intéressant et d'actualité. Les Fertitas ne sont ils pas à la fois patrons de l'UFC (1e organisation de MMA dans le monde) et patrons de casinos aux liens parfois troubles avec la MAFIA ? Mais c'est là bien trop ambitieux pour un tel film dont le casting comporte d'ailleurs plusieurs combattants appartenant à ladite organisation...
Le casting donc : Le principal atout commercial du film, c'est bien sur la présence d'authentiques champions ou ancien champions de l'UFC. Hélas, cela n'est qu'un gimmick tendance attrape couillon. Seul Heath Herring, dans le rôle du maître de service, a un temps de présence notable (dont il se tire plutôt bien). Pour le reste, il ne s'agit que de caméos de luxe n'ayant la plupart du temps ni queue ni tête. Le pompon est atteint avec Georges Saint Pierre. Il passe ses 5 minutes de métrages soit à se balader à moitié nu dans sa maison (!), à manger des céréales (!!) ou a appeler au téléphone notre héros dans un montage qui ferait plaisir aux productions IFD. Il y a bien une scène où notre héros a enfin l'occasion de le rencontrer en chair et en os et dont la teneur est à peu près la suivante :
GSP (après avoir du tatanné pour atteindre son ami) : Mais qu'est ce que tu fais ? Tu te rends compte que c'est illégal tout ça ?
Héros : Ouais, mais je me sens bien ici tu vois.
GSP : Ah ok, si c'est comme ça, ça sert à rien que j'essaye de te convaincre. Bon courage et prend soin de toi mon pote.
Du grand art.
Parlons en d'ailleurs de notre héros, Hector Echavarria, accessoirement réalisateur de ce bel objet. Tout le film est à sa gloire. Beau, plus fort que tout le monde, il est irrésisitble et invincible. Ou tout du moins, c'est ce que le film voudrait nous faire croire. Car à l'écran, on voit surtout un petit gars trapu, sans grand charisme et encore moins de jeu d'acteur...
Pour se consoler, on fera avec Patrick Kilpatrick (ça c'est du nom) en Bas Rutten du coté obscur (!!!!) et un bel étalage de chair fraiche féminine au silicone alléchant.
Les combats : Typique d'une série B américaine, les chorégraphies font quelques efforts mais sont systématiquement sabotés par des angles de vue mal choisies ou un montage fait n'importe comment. Les choses ne sont pas rendues meilleurs par le fait que le héros n'est quasiment jamais mis en difficulté même quand son adversaire a été survendu à mort...
Digne héritier des films de kickboxing pour la vidéo par sa nazitude ambiante, Never Surrender a au moins le bon gout de proposer à son public ce qu'il était venu chercher : De la violence et du cul (mention spéciale au cunilungus dans la baignoire plein de finesse) en quantité. Pour cela, il ne peut décemment pas avoir une note inférieure à 4.