Si l’on fait abstraction des quelques lourdeurs lacrymales souvent affiliées à ce genre à lui tout seul qu’est la comédie romantique indienne, que l’on accepte de se laisser porter par ce tsunami de bons sentiments, de se nourrir de ce visuel très au-dessus de la moyenne, New York est filmé admirablement, les couleurs sont toujours là pour tenter de redonner de la passion à des vies ternies, on serait d’ailleurs plus dans des tons pastel que dans la sur-colorisation caractéristique de la majorité des productions Bollywoodiennes, souvent pour le meilleur, New York Masala est une œuvre admirable.
Là où le film a emporté ma totale adhésion, au-delà du schéma narratif qui se tient du début à la fin, de la performance d’acteur remarquable des principaux protagonistes, de l’esthétisme encore une fois très haut de gamme, c’est dans la mise en scène admirable du réalisateur. Il parvient à englober son œuvre d’une espèce d’aura positiviste, tout sauf niaise, sans jamais obnubiler le caractère profondément désespéré de cette quête du bonheur d’une passion sans espoir. Il filme New York à la façon du Woody Allen de Manhattan, les couleurs en plus, et réussi à englober sa mise en scène d’idées formelles d’excellentes factures.
Quand le personnage d’ange débonnaire admirablement interprété par un Shah Rukh Khan qui est parvenu à effacer les mimiques de ses premiers films, passe dans la vie de cette jeune Newyorkaise, lui redonnant le sourire qui manquait à son visage de déesse, on éprouve un sentiment presque enfantin de foie retrouvée en la possibilité de l’amour avec un grand A. Tout ça pourrait se dissoudre dans les apparats du conte de fée si l’implacable finalité ne venait pas nous faire sortir de nôtre sorte de rêve éveillé pour faire couler nos larmes. A moins d’avoir un cœur de pierre.