La douleur marron
Il y a lieu de louer Simon Moutaïrou d'avoir choisi de traiter le thème de l'esclavage, lié au colonialisme des grandes puissances du passé, en l'occurrence ici, la France, dans le territoire appelé...
le 20 sept. 2024
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Pour son premier film en tant que réalisateur, Simon Moutaïrou choisit de traiter de l'esclavagisme et du colonialisme français. Sur l'Isle de France, autrement dit l'Île Maurice avant qu'elle ne soit conquise par les Britanniques.
En réalité, seul le premier acte évoque les affres des plantations de canne à sucre. Et les châtiments de ceux qui osent les fuir, ceux que l'on appelle les "marrons". L'essentiel du film sera un survival, une poursuite avec un esclave en fuite (Ibrahima Mbaye) à la recherche de sa fille elle-même échappée, traqué par une chasseuse de marrons (Camille Cottin).
Je dirais qu'il y a de bonnes idées, malheureusement souvent contre-balancées par des maladresses. Le chef de plantation est présenté en nuance : un homme d'affaire à l'allure bienveillante et paternaliste (Benoît Magimel), qui cependant cède à la dureté dès qu'un prémisse de désordre apparait. A côté, la chasseuse d'esclave impitoyable, toute de noir vêtue avec ses deux fistons, est un peu clichée.
Idem sur la mise en scène. C'est filmé en décors naturel, offrant un cadre aussi joli que réaliste. Il y a même de très bonnes idées, dont cet affrontement lors d'un orage nocturne, les personnages ne voyant leur adversaire que par fragments. Sauf que la shaky cam en gâche le spectacle. Ou cette course sur la place qui donne mal au crâne tellement la caméra secoue.
Néanmoins je ne voudrais pas donner l'impression d'être trop négatif. Il y a quelques belles séquences poétiques dans la jungle, et le film se laisse sans mal suivre, malgré une poursuite un peu décousue par moment.
Je note aussi une fin amère, inspirée d'une légende de l'île Maurice, dont la véracité n'a jamais été prouvée.
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il y a 4 jours
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