On choisit des acteurs nés, on leur demande de jouer et on capte les processus de représentation devant la caméra, jusqu'à une forme stable, régulée de mise en scène de soi.
Parmi le trio de policiers genre riri fifi loulou, il y en a un qui est taillé pour le cinéma. A partir de là, le dispositif est simple, on l'envoie rebondir contre la juge Drewez comme deux toupies beyblade dans l'arène.
Les vrais personnages, ce sont bien sûr les prévenus qui sont captés dans un dispositif ressemblant presque, à papelard signé en loucedé près, à une caméra cachée.
La plupart en profitent pour jouer leur partition avec plus de coeur qu'ils ne l'auraient fait en temps normal. Même l'avocate du voleur à la tire y va de son petit refrain.
Cinématographiquement, il n'y a pas de projet, pas d'autres propos que l'habituel projet de démontrer la puissance de la caméra, principe viril qui féconde et insémine la réalité châtrée et ennuyeuse. Ici, elle se pare d'un dispositif amusant, un personnage haut en couleur lancé dans les marges de l'acceptable, face à la lâcheté des accusés, la mort (la scène de l'exhumation) et la folie criminelle (qui a vu comprendra).
Un tel dispositif n'a pour d'autre horizon qu'une agréable pantalonnade, but qui est ici parfaitement atteint. Un film sympathique, un tantinet dérangeant mais dont la place est bien à la télévision.