Adapté de la célèbre émission de télévision belge "Strip Tease", Ni juge, ni soumise (2017) reprend le même procédé que celui de son aîné, les réalisateurs s’effacent au profit des protagonistes et pas n’importe lesquels puisque l’on fait la connaissance de la juge Anne Gruwez, une habituée de "Strip Tease" puisqu’elle y était déjà apparue en 2008 dans l’épisode "Le Flic, la Juge et l'Assassin" ainsi qu’en 2012 dans "Madame la juge".
Un format long qui lui est entièrement consacré et à travers lequel on la découvre en pleine instruction de dossiers criminels ou délictuels. On y découvre notamment l’affaire d’un cold case vieux de 20ans où deux prostituées ont été assassinées, une mère de famille accusée d’infanticide et qui délivre un discours particulièrement glaçant (elle a poignardé son fils parce qu’il était Satan), on y découvre aussi une famille de consanguins, un mari qui bat sa femme ou encore l'exhumation d'un corps pour le bien d’une enquête. Divers sujets et divers protagonistes qui ont tous pour point commun de croiser la juge Anne Gruwez, devant faire face à son flaire, son bagou et cette incroyable carapace qu’elle s’est forgée avec le temps pour face à toutes ces horreurs du quotidien (voleurs, menteurs, violeurs, meurtriers, …).
Anne Gruwez a été filmée pendant 3 ans, durant lesquels elle a laissé les réalisateurs filmer tout sans la moindre retenue (du moins, c’est ce qu’il en ressort). Cette juge d'instruction à Bruxelles ne laisse clairement pas indifférent, elle a du charisme et ne se laisse pas impressionner ou marche dessus. En renvoyant coup pour coup, elle n’y va pas avec des pincettes et à un franc parlé.
Il en résulte un documentaire passionnant, digne de Raymond Depardon (Délits flagrants - 1994). Entre la paperasse, les auditions et les investigations, on ne voit clairement pas le temps passer, surtout avec une telle galerie de personnages.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●