Night Call, j'y suis clairement allé en marche arrière. Je vois écris sur le boitier du DVD, en haut : "Par les producteurs de Drive"
Là j'ai peur, parce que, si ça ressemble à Drive, j'allais faire un massacre...
Puis après j'ai vu Jake Gyllenhaal à l'image de la première scène et tout à changé. Quelle gueule messieurs dames. Une prestance de folie. Une performance de grand malade ! Voilà un mec plein de charisme ! Putin c'est pas comme l'autre mollusque de Gosling simplement là pour sa relative belle gueule. Gyllenhaal, lui, porte quelque chose, il dégage une forme de folie, de sensibilité et d'honnêteté sournoise qui font à la fois froid dans le dos et frémir de plaisir devant sa déviance.
Night Call, avec l'aide de la performance de Gyllenhaal, vient titiller votre tensiomètre. Le film est pourvu d'un rythme effréné et haletant. C'est construit avec minutie. Les plans sont dynamiques et à la fois esthétiques, habités d'une sorte de "faux-calme". Que dire de la scène de la villa absolument haletante. Mais c'est un peu l'apanage de chaque scoop. Toutes ces scènes sont tournées avec un certain suspense et une immersivité bienvenue et foutrement bien pensée.
Tout cela est en plus plutôt bien accompagné par une BO honnête qui ajoute une valeur ajoutée et vient augmenter le tensiomètre un peu plus qu'il ne l'était.
Enfin Night Call est l'anti-Drive par excellence, c'est esthétique et rythmé, il y a une vraie histoire, une pure folie d'un mec qui se découvre bien plus qu'une passion. Par certain moment on retrouverait même du Michael Mann avec Collatéral. Los Angeles, illuminée, de nuit, arpentée par un chasseur d'image et de faits divers vendeurs pour vivre.
Lou devient alors fanatique de ces scoops, complètement habité, acteur de sa propre vie, de son propre scoop. Au point d'aller changer le cours des choses ou de provoquer le scoop lui-même. A traquer les meurtriers, il le devient.
Night Call est un thriller sans concession, dirigé de main de maitre, porté par une performance géniallissime de Jake Gyllenhaal. Il serait bien malheureux de passer à côté d'un film aussi intelligent et haletant. D'une mise abîme de la société du spectacle.