Chaque nuit, aux Etats-Unis, des faits-divers glauques se déroulent et font le bonheur de journalistes en quête de sensationnalisme. Les courses-poursuites, les accidents de la routes, les émeutes, tout est bon pour faire de l'audimat. "Night Call" nous raconte l'histoire de l'un de ces hommes, interprété par Jake Gyllenhall, voulant à tout prix se faire un nom dans ce métier et ainsi, gagner sa vie.
Nombreux sont les films qui ont parlés de ce terrible fléau qu'est la course à l'audimat. En 1994, époque où ce phénomène à commencé avec des faits-divers marquants tels que l'affaire O.J Simpson ou bien l'incendie de Waco , Oliver Stone était très à charge contre cela et l'a montré avec l'hystérique "Tueurs-Nés", formidable odyssée sous coke d'un couple de tueurs-nés admirés par les médias et le public. En 2000, Michael Moore a évoqué le danger que pouvait apporter cela en raillant la reality-show "Cops" dans son documentaire "Bowling for Columbine". Mais aujourd'hui, dans une ère où les réseaux sociaux influencent l'information, il est nécessaire d'avoir un film comme "Night Call", peu importe ses défauts. (car oui, il y en a). En plus de nous montrer l'avidité des producteurs et des journalistes pour l'audience, à la recherche du fait-divers le plus glauque, le film nous montre un pouvoir effrayant de cette course à l'audience, celui du montage. Extrêmement important pour un film, le montage sert ici à couper ce qui peut être compromettant ou pas, ce qui est spectaculaire ou non, une véritable manipulation de l'image se met donc en place et les images que nous voyons aux informations ne sont pas forcément celles que l'on croit. Ceci n'est pas un fait nouveau à savoir mais la façon dont «Night Call » dénonce, avec cynisme et brio, cette idée.
Tel un vampire assoiffé de sang et cherchant ses victimes la nuit, le personnage de Lou est un véritable monstre déterminé, désespéré et assoiffé d'images chocs, l'interprétation de Jake Gyllenhall est tout simplement excellente, il réussi à nous faire éprouver un attachement à ce personnage, ainsi que de la peur et du dégoût, il y a d'ailleurs certains traits dans son visage qui peut laisser penser à celui de Norman Bates dans « Psychose ».
On regrettera cependant une répétition dans le fil rouge narratif du film, qui apporte une évolution dans l'intrigue, certes, mais qui se révélera assez lassante dans sa réalisation ainsi que dans l'histoire. Le film aurait pu se montrer plus efficace qu'il ne l'est déjà s'il n'était pas aussi long et si sa réalisation n'était pas aussi plate, bien que réussissant à rendre la ville de Los Angeles effrayante. Suite à cela, « Night Call » n'est pas l'un des films les plus marquants de cette année mais il n'en est pas moins l'un des plus efficaces, grâce à cette impressionnante satire de la course à l'audience.
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