Destination touristique bien connue des jeunes mariés coréens, l’île de Jeju sert ici de cadre à un règlement de compte entre gangsters. Un choix original… mais peut-être pas exploité à fond. S’il on comprend la signification (le paradis se transforme en purgatoire), le scénario ou les visuels utilisent malheureusement peu les spécificités de l’île (paysages volcaniques, routes limitées…). A part la végétation verdoyante qui est assez présente.
Néanmoins, ce film coréen a de l’allure. De belles images léchées, dont plusieurs scènes intéressantes mettant en jeu des déluges de criminels en costard. Des gangsters gratinés et des personnages crus dans une ambiance très noire. Et des accès de violence parfois intenses… ou à la limite du gratuit. Telles ces scènes où les personnages reçoivent en masse des balles ou des couteaux. Oui c’est bien filmé, oui ça peut donner un style, mais la répétition tue l’effort.
Question scénario, si le film accuse d’un petit coup de mou dans son acte central, et que la révélation finale était prévisible, l’ensemble est globalement bien mené, avec un ton tragique qui rappelle certains polars des années 70. Tae-goo Um est touchant dans ce rôle d’homme de main qui fonce tête baissée dans une vengeance résultant de son incapacité à quitter le milieu, pour devoir ensuite en assumer les conséquences.