La première chose à faire,après le film, et surtout si on l'a aimé, est d'aller jeter un œil, via Internet, sur les œuvres de Nikki Saint Phalle. Malheureusement, Céline Sallette n'a pas eu le droit de les reproduire dans son premier long métrage et, on a beau dire, cela reste une vraie frustration, plus qu'une chance pour le scénario. Film sage et chronologique, Niki s'étend sur 10 ans de la vie de son héroïne, ceux ou sa folle (c'est le qualificatif qui convient) vocation prend forme, alors qu'elle souffre d'une dépression. Le personnage est singulier, ses traumatismes restant anciens et enfouis, il y a là tous les ingrédients pour réaliser un film, qui résonne, d'autant plus dans le monde d'aujourd'hui, avec une femme émancipée et qui a été la victime de violences dans son enfance. Niki repose avant tout sur la force et la subtilité de l'interprétation de Charlotte Le Bon, dont on attend impatiemment le deuxième long métrage, en tant que réalisatrice. La reconstitution des années 50 est impeccable mais il manque une véritable fièvre à l'ensemble et aussi une plus grande attention apportée aux personnages secondaires. Réflexion faite, plutôt que de (re)voir des tableaux ou sculptures de l'artiste, après la projection, le mieux est de les (re)découvrir avant,, pour les avoir en tête pendant la séance.