Un pitch qui donne le vertige pour un film qui provoque surtout de l'ennui.
En effet, "The final countdown" se révèle d'une mollesse rédhibitoire : l'intrigue proprement dite met un temps fou à démarrer, puisque les 20 premières minutes s'apparentent à une publicité géante pour l'US Navy. Alors, c'est sympa, on assiste à des manœuvres aériennes spectaculaires, on voit de belles images du porte-avions Nimitz, et on peut constater que les producteurs ont bénéficié du concours des autorités aéronavales. Mais on commence déjà à s'impatienter.
Et même après la fameuse tempête électro-magnétique censé lancer les hostilités, le film demeure globalement bavard et statique. Heureusement, la seconde moitié sera plus animée, mais quelque part le mal est fait, et mon intérêt s'était déjà singulièrement émoussé.
L'autre gros défaut du film de Don Taylor (un ancien comédien, devenu un réalisateur assez anonyme, qui travaillera essentiellement pour la télévision) concerne son traitement minimaliste de la question des paradoxes temporels.
Hormis quelques questionnements moraux et plusieurs échanges métaphysiques intéressants mais assez superficiels entre les personnages, le voyage dans le temps fait figure de gadget scénaristique, et les auteurs s'en débarrassent de façon très commode, avec un retour à la normale bien pratique, dénué d'explications complémentaires.
Reste le cas du commander Owens (James Farentino), meilleur arc narratif du film, qui s'achève par un twist final réjouissant à défaut d'être d'une cohérence à toute épreuve.
Le personnage - fictif - du sénateur Chapman (Charles Durning) posait aussi des questions passionnantes, mais son sort est hélas vite expédié.
Il faut certes remettre le film en perspective avec la date de sa sortie (bien avant "Lost", "Retour vers le futur" et autres "Terminator"), mais ce "Nimitz" ne m'aura pas convaincu, laissant l'impression désagréable d'avoir esquivé son sujet.
D'ailleurs même les vedettes présentes au casting ne font guère d'étincelles, à commencer par un Kirk Douglas peu impliqué et un Martin Sheen assez transparent.