Nitram raconte l'histoire d'un australien qui, vivant chez ses parents au milieu des années 90, va s'amouracher à une riche héritière, Helen. Lorsque cette dernière disparaît, cela va être la descente aux enfers pour le jeune Nitram.
C'est un film qui fait référence à la tuerie d'avril 1996 en Tasmanie, dans laquelle Martin Bryant (NITRAM à l'envers) tua au moins 34 personnes.
L'ayant vu lors de la première projection mi-juillet à Cannes, je ne savais pas que le film traitait de cette histoire. Ainsi, ce qui est bluffant est que l'on suit la dégradation psychologique de Nitram sans que le film insiste sur la finalité, c'est-à-dire l'attentat. L'ambiance est angoissante et pleine de mystères, avec une famille qui peine à s'en sortir avec les problèmes de leur fils. Avec du recul, que l'on sache l'histoire ou non, on peut prévoir ce qu'il va se passer (achat d'armes en grande quantité...). Cependant, la mise en scène et l'atmosphère inquiétante qui plane durant tout le film amènent de façon habile le cauchemar final.
Au niveau des acteurs, on note la performance incroyable de Caleb Laundry Jones, jouant le rôle de Nitram, lui permettant de recevoir le prix d'interprétation à Cannes. Les autres acteurs aussi, notamment Essie Davis, nous permettent de plonger dans la réalité de Nitram et de comprendre l'enchaînement psychologique qui amène ce dernier à commettre l'irréparable.
En somme, c'est un film qui mérite d'être vu, ne serait-ce que pour l'interprétation de l'acteur principal et de sa descente aux enfers psychologiques, notamment avec la disparition d'Helen. Je ne peux m'empêcher de citer Elephant de Gus Van Sant, qui présente une vision différente de ce qui précède un attentat. Ce sont des films puissant, déstabilisants et qui ne laissent pas indifférent. Je recommande de voir Nitram.