Après Le gang Kelly, avec Nitram, Justin Kurzel revient au cinéma qui l'a fait connaître et apprécier avec Les crimes de Snowtown, avant de s'égarer quelque peu dans des productions internationales ambitieuses et boursouflées. Nitram raconte la vie d'un jeune homme aux allures de surfeur, dont la tête ne tourne pas vraiment rond, sans que l'on présume que cela puisse mener à une tragédie. Les Australiens ont moyennement apprécié que l'on mette ainsi avant la personnalité d'un individu à l'origine d'un événement traumatisant pour tout le pays, au milieu des années 90 (Wikipédia, pour plus d'informations). Qu'est-ce qui peut amener un homme dérangé, ce diable de Tasmanie, à commettre un acte barbare, telle est la question à laquelle le film ne prétend évidemment pas répondre mais qui explique au moins comment ce fut possible, à commencer par la législation très légère à l'époque sur l'achat d'armes à feu. Nitram est en tous cas plus que correctement réalisé et superbement interprété, notamment par Caleb Landry Jones, un acteur Texan qui s'est fondu de manière impressionnante dans son personnage (Prix d'interprétation mérité à Cannes) mais aussi par Essie Davis et Judy Davis, fascinante dans le rôle de la mère de l'anti-héros. Nitram vient s'ajouter à la longue liste des films australiens inquiétants,, qui va de Pique-nique à Hanging Rock à Animal Kingdom (par exemple), sans pouvoir prétendre rejoindre le haut du panier mais dans la bonne moyenne, tout de même.