Kind Hearts and Coronets est un condensé d’ironie qui ne se relâche pas un instant jusqu’au plan final. Une ironie dirigée contre le milieu aristocratique britannique : sa cruauté envers les siens, sa suffisance, sa théâtralité et finalement sa bouffonnerie.
L’histoire nous est contée en voix off par le protagoniste principal sur le ton détaché et distingué que lui impose son rang d’aristocrate. Ce récit nous rapporte le déroulement des crimes commis par sa « grâce », le duc d’Ascoyne, dernier de la lignée, et il illustre à merveille que la vengeance est un plat qui se mange froid et même très froid.
Du début à la fin, l’intrigue est parfaitement maîtrisée, même si elle n'est pas toujours crédible ce qui n’est pas le but. Et pourtant l’une des séquences les plus improbables est tirée d’un fait authentique : le naufrage en 1893 du cuirassé HMS Victoria qui fut causé par une bourde inexplicable de l'amiral George Tryon.
Si le texte narratif est un véritable régal par son contenu et par son humour typiquement british, il faut souligner également la performance des acteurs et en particulier celle de Alec Guinness qui interprète les huit membres de la lignée des ducs d’Ascoyne. Il donne à chacun une personnalité différente et va jusqu’à interpréter le personnage féminin de Lady Agatha, aristocrate suffragette très engagée et même enragée.
Kind Hearts and Coronets est une pépite cinématographique acide mais combien savoureuse!
Le lendemain, j’accompagnai Ethelred à la chasse sans chasser moi-même, car je n’aime pas le sang.