Lost Highway
L’écriture peut être une arme redoutable dans la construction machiavélique d’une vengeance. Il est vrai que le pouvoir de la plume a cette manie de faire resurgir en chacun de nous les pires...
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le 14 janv. 2017
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Il y 'a des films qui ne laissent pas le temps aux spectateurs de s'imprégner, de s'immerger "en douceur" : c'est le cas de "Nocturnal animals". Dès les premières secondes, son générique marque : cette danse endiablée sous fond de musique hypnotisante restera gravée dans les annales.
A cet instant, on comprend que l'on va assister à quelque-chose de particulier.
Ce film illustre de manière brillante la vengeance par procuration. Cette procuration c'est un roman, écrit par un ex qui vous le dédit et qui avant publication vous le transmets.
De l’extérieur cela en est flatteur mais gare aux apparences...
Le réalisateur nous transpose ici la recette d'une bonne vengeance : permettre à son lecteur (qui est la cible de la vengeance) de s'identifier aux personnages du roman, transposer la souffrance du passé dans des actes terribles subits par les personnages du roman bien sous tout rapport (pour faire susciter des angoisses et de la culpabilité), un peu de suspense pour maintenir son lecteur en haleine et le piège se referme doucement.
Cerise sur le gâteau, la position de la future victime est d'autant plus vulnérable quand cette dernière connaît une période personnelle d'abandon affectif de la part de son conjoint.
Le petit reproche que l'on peut faire au réalisateur c'est le fait de ne pas avoir exploité autant le "nocturnal" : "elle ne dort jamais les nuits" mais alors que fait-elle ? Certes, elle lit, mais on voudrait en savoir un peu plus.
Une fin qui vous laisse figer que votre fauteuil, à cet instant précis où l'écran noir apparaît, une question tourne en boucle dans notre esprit "à quoi je viens d’assister ?".
Comme dit le dicton, le silence est le meilleur des mépris. Mais ici, on est au delà du mépris.
Cette absence volontaire ("poser un lapin") qui fait suite à ce "châtiment littéraire" en font une véritable scène de mise à mort.
Cette dimension est d'autant plus cruelle quand on voit le personnage d'Amy Adams absolument magnifique, à l'allure plantureuse descendre de voiture, se dirigeant à son rendez-vous dans sa magnifique robe verte.
Le coup en sera d'autant plus fatal.
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le 15 févr. 2017
Critique lue 371 fois
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