Il y 'a des films qui ne laissent pas le temps aux spectateurs de s'imprégner, de s'immerger "en douceur" : c'est le cas de "Nocturnal animals". Dès les premières secondes, son générique marque : cette danse endiablée sous fond de musique hypnotisante restera gravée dans les annales.
A cet instant, on comprend que l'on va assister à quelque-chose de particulier.


Ce film illustre de manière brillante la vengeance par procuration. Cette procuration c'est un roman, écrit par un ex qui vous le dédit et qui avant publication vous le transmets.
De l’extérieur cela en est flatteur mais gare aux apparences...


Le réalisateur nous transpose ici la recette d'une bonne vengeance : permettre à son lecteur (qui est la cible de la vengeance) de s'identifier aux personnages du roman, transposer la souffrance du passé dans des actes terribles subits par les personnages du roman bien sous tout rapport (pour faire susciter des angoisses et de la culpabilité), un peu de suspense pour maintenir son lecteur en haleine et le piège se referme doucement.
Cerise sur le gâteau, la position de la future victime est d'autant plus vulnérable quand cette dernière connaît une période personnelle d'abandon affectif de la part de son conjoint.


Le petit reproche que l'on peut faire au réalisateur c'est le fait de ne pas avoir exploité autant le "nocturnal" : "elle ne dort jamais les nuits" mais alors que fait-elle ? Certes, elle lit, mais on voudrait en savoir un peu plus.


Une fin qui vous laisse figer que votre fauteuil, à cet instant précis où l'écran noir apparaît, une question tourne en boucle dans notre esprit "à quoi je viens d’assister ?".
Comme dit le dicton, le silence est le meilleur des mépris. Mais ici, on est au delà du mépris.
Cette absence volontaire ("poser un lapin") qui fait suite à ce "châtiment littéraire" en font une véritable scène de mise à mort.
Cette dimension est d'autant plus cruelle quand on voit le personnage d'Amy Adams absolument magnifique, à l'allure plantureuse descendre de voiture, se dirigeant à son rendez-vous dans sa magnifique robe verte.
Le coup en sera d'autant plus fatal.

Créée

le 15 févr. 2017

Critique lue 371 fois

5 j'aime

Alicia_87

Écrit par

Critique lue 371 fois

5

D'autres avis sur Nocturnal Animals

Nocturnal Animals
Velvetman
7

Lost Highway

L’écriture peut être une arme redoutable dans la construction machiavélique d’une vengeance. Il est vrai que le pouvoir de la plume a cette manie de faire resurgir en chacun de nous les pires...

le 14 janv. 2017

155 j'aime

9

Nocturnal Animals
mikeopuvty
4

Killing me softly with his book

Cher Edward, J'ai bien reçu ton bouquin de merde, et je l'ai lu en un rien de temps. Je suis restée sur le cul. 500 pages A4 pour raconter si peu, non mais c'est une blague ? T'as décrit tous les...

le 16 janv. 2017

102 j'aime

6

Nocturnal Animals
mymp
5

Ford discount

Vers le milieu du film, Susan, déambulant dans son immense galerie d’art, s’arrête soudain devant un tableau on ne peut plus flagrant : le mot revenge écrit en lettres blanches dégoulinantes sur fond...

Par

le 9 janv. 2017

94 j'aime

11

Du même critique

Compartiment n°6
Alicia_87
8

Résilience polaire

C'est par un après-midi ensoleillé de septembre que l’édition 2021 du festival du cinéma américain de Deauville proposait de prendre place dans le Compartiment N°6 du train moscovite, en direction...

le 19 sept. 2021

35 j'aime

7

Désobéissance
Alicia_87
9

Liberté chérie

En adaptant librement le roman « La désobéissance », le réalisateur chilien Sebastián Lelio, nous offre dans son troisième film, le traitement des thèmes qui lui sont chers. Fortes,...

le 18 juin 2018

16 j'aime

12

Titane
Alicia_87
8

Les cabossés

Cinq ans après la secousse Grave, Julia Ducournau est de retour avec son second long-métrage, Titane, sélectionné en compétition officielle du festival de Cannes 2021. Son premier long-métrage a...

le 19 juil. 2021

15 j'aime