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Le nouveau film de Tom Ford vient d’arriver dans nos salles et pour plusieurs raisons c’est une bonne nouvelle. C’est le deuxième film du bonhomme et entre les 2 œuvres, 7 années se sont écoulées, on peut pressentir une maturation des plus intéressantes dans une industrie cinématographique qui lorgne vers une certaine obsolescence programmée. Il a chopé au passage le lion d’argent au dernier festival de la Mostra Denise. Et enfin il y a un casting de dingue : Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shannon, Aaron Taylor Johnson… . Ces 3 appréhensions positives se concrétisent elles au visionnage du film ? La réponse est « ohhhhhhhhhhhh que oui !!!!!!! ». Voir un film d’auteur américain d’un « jeune » réalisateur aussi noir, riche, dense est déjà un plaisir en soi dans une dictature mainstream américiane où un film doit nous faire du bien le terrifiant « feel good movie ». Celui-ci est tout l’inverse, il nous déstabilise, voir nous perturbe, prend des risques et finalement m’a fait réfléchir et beaucoup touché. Déjà on se demande si il n’aura pas le meilleur générique du film 2017 dès la première semaine de sorties. C ‘est celle de l’exposition artistiques de l’héroïne où l’on y voit des femmes nues, énormes, à la cellulite à deux doigts d’imploser qui s’éclatent…….. à danser. Oui un des sujets du film est le freak mais surtout le freak et ses différentes formes. Qui sont les véritables monstres de foire d’aujourd’hui ? Tom Ford ose le choc des valeurs et va nous confronter habillement le milieu branché et superficiel du monde de l’art et celui d’une Amérique profonde sans moral. Le faux, le fake face au néant mais avec comme lien le cynisme et le vide existentiel. Le procède n’est pas original mais j’avoue que je n’aurais pas osé y croire à son efficacité dans cette mise en abyme au moteur académique. L’héroïne en pleine crise existentiel va lire le premier roman de son ex mari sur une fiction proche d’un fait divers sordide qui va avoir un écho tout particulier sur elle. On alternera alors la partie de la vie de l’héroïne et la partie de l’œuvre de l’ex-mari avec quelques flashbacks (il fallait oser !!!!!!!!!!!).Je ne dirais rien de plus pour éviter tous spoils, mais le film ne foire pas à part peut être quelques fautes de goût. Montrer de façon aussi sensuel le corps nu d’un Jake Gyllenhaal brisé de l’intérieur, lié visuellement le corps nu, inerte et violenté d’un personnage féminin à celui d’une jeune fille en pleine sieste post coït, mais on pardonne rapidement vu la richesse de l’ensemble. Petite mention d’acteurs pour Michael Shannon (le flic texan avec les yeux hésitant à sortir de leurs orbites et Aaron Taylor Johnson (le « rednek » cracra au corps de jeune éphèbe) tous deux jouent des personnages caricaturaux à l’extrême mais ne tombent jamais dans le grand guignolesque. Si vous aimez le thème du freak, le cynisme, des thèmes aussi complexes qu’une œuvre est une métaphore de la psyché de son auteur et si vous êtes fasciné par des personnages qui ne veulent pas ressembler à leurs parents mais le deviennent fatalement, foncez voir « Noctural animals » !!!!!!! Les autres ne comprendraient pas que « Nocturnal animals » n’est en fait qu’une lettre de rupture à l’humour noir.

ronin59
8
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le 8 janv. 2017

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ronin59

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