Nomadland décrit la vie – ou la survie – d'américains laissés-pour-compte qui ont choisi – ou pas – d’adopter un mode de vie nomade, à travers le portrait d’une sexagénaire qui a tout perdu (son mari et son travail principalement) sauf son van.
Fern (Frances McDORMAND, également productrice et à l’origine du film) va ainsi traverser les États-Unis, de parking en camping, au gré de petits boulots et de rencontres, notamment de gens du voyage comme elle.
En observant son parcours, on peut se demander ce qui motive cette femme confrontée au froid, à la solitude, au déclassement, au point que le plus petit accroc financier peut la conduire au fond du gouffre. Fern a choisi la liberté (elle refuse même la main tendue et amoureuse d’un autre nomade), et surtout elle est sur le chemin de la résilience après les épreuves qu’elle a subies.
Chloé ZHAO réalise un long-métrage – parfois proche du documentaire – qui repose beaucoup sur l’empathie qu’on peut avoir pour son héroïne. En outre, la (très belle) musique de Ludovico EINAUDI apporte un peu de poésie, tandis que la photo reste loin des clichés d’une Amérique de carte postale. C’est le réalisme qui prime, on est avec les personnages.
De Venise (Lion d’or) aux Oscars (meilleur film, réalisation et actrice), en passant par ses 4 statuettes aux Bafta et ses 2 golden globes, Nomadland a été largement primé.