Si la découverte des « Chansons d'amour » m'avait encouragé à connaître le cinéma de Christophe Honoré, chaque film vu depuis me fait un peu plus déchanter. Il y a indéniablement des qualités, mais que c'est chichiteux, morne, sans émotions... J'ai beau comprendre où le réalisateur a voulu en venir, je me suis peu intéressé à ce parcours de femme se voulant bouleversant, alors qu'il est en définitive surtout agaçant. J'admets que la situation n'a rien d'évidente pour la belle Chiara Mastroianni, mais je me suis finalement peu reconnu dans ce personnage ne m'intéressant pas beaucoup, que j'ai regardé d'assez loin. Idem pour les seconds rôles qui, hormis peut-être Marina Foïs, ont du mal à exister, peu attachants eux aussi.
C'est même à se demander si Honoré ne s'est pas offert un petit plaisir perso tant on s'interroge à plusieurs reprises sur qui pourrait s'intéresser à une telle histoire, de tels « héros », la prétention n'étant d'ailleurs jamais loin. Reste que malgré ce sentiment d'ennui et de contrariété, tout n'est pas à jeter : quelques moments sonnent vraiment justes, les décors ne sont pas dégueulasses et on peut, parfois, voir quelque chose d'inattendu, de subtil dans la narration, à l'image de cette parenthèse « légendaire » qui m'a plutôt fait belle impression. Bref, du bon et du beaucoup moins bon pour un « vrai film d'auteur », avec ce que cela a de positif : une personnalité, un propos, une démarche. Mais surtout de négatif : une certaine arrogance et un évident manque d'intensité, de passion provoquant en définitive une forme d'indifférence, voire d'hostilité.