“Nope”, c’est d’abord une affiche courant d’année 2021, qui laisse présager un film sur un nuage… Jordan Peele que je suis assidûment depuis la découverte de “Get Out” nous fait la promesse d’un nouveau thriller à l’allure d’un blockbuster hollywoodien. C’est même plus que ça, c’est un film qui raconte le blockbuster hollywoodien. En effet, l’histoire se déroule dans un ranch américain où O.J. (Daniel Kaluuya) et son père élèvent des chevaux pour le cinéma, avant que ce dernier ne meurt devant son fils, de la plus mystérieuse des façons qui soit. O.J. et sa sœur Em n’arrivent pas à percer le mystère qui plane sur leur ranch dans un premier temps, et c’est là que “Nope” déploie un folklore qui puise dans les théories du complot américaines pour une première partie de film riche en tension.
Le personnage incarné par Steven Yeun, voisin du ranch d’O.J., qui entretient un rapport particulier au règne animal suite à une malencontreuse expérience télévisuelle, profite de ses capacités pour comprendre plus rapidement le mystère. Véritable cowboy propulsant le mythe du far west au cinéma, il est le premier à s'accaparer cette énigme pour en tirer profit. O.J. et sa sœur qui comprennent plus tardivement de quoi il s’agit, déploient leurs connaissances via le monde du cinéma pour capter l'inexplicable. Nope se veut alors comme un passage initiatique pour O.J. et Em vers un monde de découverte grâce au médium de l’image.
En brassant une myriade de références, Jordan Peele fait de “Nope” un film qui rassemble le public autour de la curiosité, un trait propre à tous les êtres humains et qui nous aura permis de faire les plus belles découvertes. Le réalisateur interroge également notre rapport au réel et à l’image avec l’outil qui sert à filmer, la caméra, en somme tout ce qui constitue le cinéma.