Comment traduire C'mon c'mon en français ? L'instant même au Québec et Nos âmes d'enfants sur notre territoire. Trois titres qui ne ressemblent pas, preuve que le film de Mike Mills est difficile à définir mais peut-être aussi parce que son contenu est assez vague. Déjà, il faudrait nous expliquer pourquoi le noir est blanc s'est imposé, sinon pour faire "auteur"qui a des choses à dire. Le synopsis officiel se termine par cette assertion pontifiante : "Entre les deux débute pourtant une relation faite de quotidien, d’angoisses, d’espoirs et de partage qui changera leur vision du monde." Ah oui, à ce point ? La rencontre entre un célibataire d'âge moyen et son neveu, enfant gâté, aurait donc eu ce pouvoir ? Le problème est que le film se divise grosso modo entre trois types de scènes qui reviennent sans cesse : le frère et la sœur au téléphone, les conversations de l'oncle et le garçon de 9 ans, les interviews de jeunes adolescents qui évoquent leurs espoirs pour l'avenir. Ce dernier aspect documentaire n'est pas le moins intéressant et change des platitudes pseudo-philosophiques assénées par ailleurs mais ne suffit pas à nous reconnecter au film, dans l'attente d'un moment d'intensité qui ne vient jamais. L'alchimie entre l'adulte et l'enfant n'est pas si évidente que cela et l'émotion, tenue en laisse, ne parvient à surgir artificiellement que juste avant le dénouement. Joaquin Phoenix est un grand professionnel mais sa performance n'a ici rien de marquant et c'est plutôt l'interprétation du jeune Woody Norman qui retient l'attention, exempte de toute minauderie.