Ne la touche pas sale pute !

Moi, j'adore tous ces drames à la con. Ces drames avec des histoires simples et belles. Je suis un peu un masochiste lacrymal je crois. Genre j'aime m'infliger des claques dans la gueule avec toutes sortes de films prêts à m'arracher toutes les larmes de mon corps. J'ai été voir ce film sans prétention bien qu'il ne m'intéressait pas plus que ça. C'était surtout histoire de sortir avec mon amie rousse.

Rien de bien original pour cette énième romance sur fond d'hôpital où est prévisible ce destin tragique. En y regardant de plus près, c'est même carrément naze et cucul la praline... Cependant, ça fait un bien fou. Shailene Woodley est la petite étoile du film qui livre une interprétation étonnante. La petite étoile qui, avec ses beaux yeux pétillants, arrive à nous transmettre d'incroyables étincelles aux notre, avec ce sentiment de courage et de compassion qu'elle nous transmet. Mais c'est surtout dans les moments dramatiques qu'elle brille de mille feux, qu'elle joue avec nos yeux qui deviennent assez facilement aussi humide que ses poumons.

De l'autre côté, il y a Augustus, qu'elle rencontrera au groupe de soutiens. Lui, il souffre d'ostéosarcome. En gros, il est unijambiste et est en rémission. C'est lui qui apportera la fraîcheur tant caractéristique de la comédie romantique, et même si il en fait clairement trop, le sourire naïf qu'il procure est fort. On veut rire en permanence avec ce mec génial, et on reprendrait bien la réplique de Ripley, pour la sortir à cette foutue maladie, qui touche son amoureuse, afin que cette pute laisse notre belle Hazel et qu'elle puisse avoir la vie qu'elle mérite tant. Les autres personnages, quant à eux, ne sont vraiment pas terribles. En particulier Isaac, son pote, et encore plus la mère de Hazel qui joue comme une demeurée avec son sourire constant. Et cela même dans les moments les plus délicats.

Alors oui, c'est tiré par les cheveux avec, par exemple, cet écrivain. Oui, c'est incohérent avec la maison d'Anne Frank (pas d'ascenseur, ah bon ?!). Oui c'est niais avec ce beau gosse prêt à tout et si dépensier notamment avec ce voyage. C'est tellement grossier par moments mais ce n'est pas grave. Le réalisateur nous fait gober tout ça de façon si mignonne, si poignante. On en veut, nous sommes de tout cœur avec eux, on a envie de croire qu'il y aura une issue qui arrangera tout le monde, même si au fond de nous, nous voulons qui ça finisse mal, nous voulons cet arc-en-ciel pour notre masochisme lacrymal. Et si tu veux un arc-en-ciel, tu dois savoir endurer la pluie.

La pluie s'est abattue sur de nombreuses joues, notamment sur celles de mon amie. Alors certes c'était ridicule par moments en particulier avec cette métaphore de la cigarette à la con. Mais j'ai été longtemps émerveillé par cette histoire, j'ai souris, j'ai ris, j'ai été sur le cul... Bref j'ai vraiment eu des étoiles dans les yeux, en particulier grâce à cette actrice prometteuse. Quant à la fin : ça tarde un peu, c'est dommage, mais avec ces avant-gardismes touchants ou ce discours métaphorique sur la grenade, je désire encore, à l'instar de notre incroyable héroïne, savoir la suite de cette merveilleuse histoire. Je souhaite savoir ce qui arrivera à nos protagonistes qui sont restés. A l’hôpital, on demande, combien on a mal, sur une échelle de 1 à 10. Moi si je devais mettre une note au ressenti positif procuré par cette adaptation, je mettrai 7/10.

Et sinon, oui, je l'ai baisée.