Remarquablement filmé et interprété par des acteurs exceptionnels, littéralement hallucinés, que ce soient les premiers rôles féminins (Annabella Sciorra, Isabella Rossellini) ou masculins (Christopher Walken, Chris Penn), tous excellents et en surtension.
À la fois sombre, tourné vers la mystique et la recherche de sens - à travers dieu et la religion, et en même temps tellement ordinaire, avec ces scènes dans lesquelles la famille Temple est réunie pour les funérailles du plus jeune de trois frères, ce film emmène quasiment le spectateur dans l'intimité des mafiosi qu'il met en scène...Violence, débauche, magouilles, et à côté de cela respect, du moins en façade, des convenances, de la famille, de la réussite. De l'american way of life, quoi.
Tout cela se transmettant en outre de père en fils, personne ne sort indemne d'un tel ensemble, disons d'injonctions sociales fortement entrelacées avec le code d'honneur ancestral. On voit ainsi les pitoyables tentatives des personnages masculins pour trouver une signification et plaquer des valeurs sur ce qu'ils vivent, alors que leurs épouses assistent tour à tour désabusées et horrifiées au naufrage dans lequel la mort (violente, cela va de soi) du plus jeune des frères a fait basculer la famille.
Film donc très sombre, au figuré comme au propre puisque la plupart des scènes sont tournées en intérieur, avec un éclairage très faible. L'écran ne s'éclaire un peu que vers la fin, lorsque notamment la caméra se lève vers le ciel.
Et il faut y ajouter une très belle bande son (blues, charleston, chansons italiennes) qui fait de l'ensemble un superbe film...qui secoue quelque peu les archétypes du genre.