Si le titre français du dernier film de Gabriele Muccino, Nos plus belles années, rappelle immédiatement le long-métrage de Sydney Pollack, l'inspiration avouée vient surtout du chef d’œuvre d'Ettore Scola, Nous nous sommes tant aimés. Un sommet inatteignable, est-il besoin de le préciser, même si Muccino fait preuve d'une certaine ambition dans cette fresque émotionnelle qui court sur près de 40 années en incluant au passage quelques événements de l'histoire italienne ou mondiale. Mais le réalisateur de Juste un baiser sait pertinemment qu'il n'a pas l'envergure des plus grands cinéaste transalpins et Nos plus belles années est parcouru d'une certaine modestie et de légèreté dans son discours, cherchant surtout à raconter des trajectoires de vie de quatre amis depuis l'adolescence, trois garçons et une fille, dont le passage du temps douchera peu à peu leur enthousiasme juvénile. On connait la chanson : leurs amis, leurs amours, leurs emmerdes ... que le film conjugue en entremêlant les destins avec le plus touchant pour la fin quand l'amertume, la nostalgie et la mélancolie se donnent la main. La mise en scène de Muccino manque de relief, ce n'est pas nouveau chez lui, et les transitions sont parfois assez peu fluides mais on se laisse gentiment embarquer, surtout dans les ultimes minutes, dans cette évocation principalement sentimentale. Dommage cependant que le film soit aussi "masculin" et néglige un peu sa seule héroïne dont le rôle se limite presque à faire s'affronter deux des trois garçons. Du côté de l'interprétation, la lutte est un peu inégale entre Pierfrancesco Favino (Le traître de Bellocchio) qui n'a aucun mal à dominer ses petits camarades de jeu.