Après son incroyable étron The Northman, je pensais que Robert Eggers avait simplement connu un spectaculaire accident, mais qu'il retrouverait le niveau de ses précédents films, The VVitch et The Lighthouse, par la suite. Et le projet de Nosferatu semblait se prêter à merveille à un retour en grâce.
C'est donc tout plein d'attentes que je me suis plongé dans le film ce matin...
Malheureusement, je suis assez rapidement passé de l'attente d'un bon film à l'insoutenable attente que celui-ci se termine.
Si je veux commencer par le positif, je serai bien évidemment obligé de vanter les mérites esthétiques. Il s'agit d'un point qui, bien que restant correct, m'avait également peu convaincu dans The Northman à comparer avec ses précédents films, mais ici, force est de reconnaitre que visuellement, ça claque, que les mouvements de caméra sont parfois inspirés, que les jeux d'ombres sont également réussis (mention spéciale à l'ombre du visage d'une protagoniste qui s'étire sur son oreiller, simple, mais efficace, bien exécuté, qui servait l'ambiance de la scène). Quelques scènes sont magnifiques et font regretter le reste, comme l'intro, et la fin.
Et je m'arrêterai à peu près ici. Car le reste m'a dans l'ensemble beaucoup déplu. Le film en fait des caisses, avec une absence de subtilité quasi-totale, ce qui rend de nombreuses scènes ridicules.
Il est parsemé de dialogues pompeux, débités par des acteurs qui ne sonnent que trop, bien trop rarement justes (je dirais que seul Willem Dafoe m'a réellement plu dans l'ensemble), et tout ceci est accentué par une bande-son qui réussit à être encore plus lourde que le reste.
Nosferatu quant à lui fait penser à un genre de Docteur Géro asthmatique au débit de parole bien trop lent par rapport aux montagnes de conneries qu'il assène à notre visage. Certains passages sont à la limite du nanardesque, et j'ai aimé voir les personnages qui couraient dans les rues comme des enfants qui jouent à Batman.
Vous l'aurez compris, hormis sa patine visuelle, pas grand chose ne m'aura plu dans cette œuvre, et c'est bien dommage, car je voulais l'aimer. Le cassage de gueule de Eggers en deux films est assez spectaculaire, et j'avoue que, si je lui laisserai encore sa chance à l'avenir du fait de ses deux premiers que j'aime beaucoup, je n'attendrai plus grand chose de lui niveau qualité.
En espérant qu'il me surprenne.