Malgré le problème que j'ai souvent avec Robert Eggers, c'est-à-dire que je trouve ses films très beaux mais très longs, enfin en particulier "The Lighthouse", j'attendais celui-ci avec impatience ! En effet, une revisite de "Dracula" par le prisme de "Nosferatu le vampire", un monument du cinéma expressionniste allemand, avec une bonne dose de gothique, j'avais très hâte. Et puis finalement, même problème qu'avec "The Lighthouse", je trouve le film sublime mais particulièrement ennuyant. Alors je précise que j'avais eu le même problème avec le remake de Werner Herzog que j'avais également trouvé vachement longuet malgré son indéniable beauté visuelle.
Et ici, on sait qu'on est dans du Robert Eggers dès le premier plan : format presque 4/3, plan très symétrique et colorimétrie très sombre, ici plus précisément bleuté, mais très travaillée. Et c'est vrai, je ne le dirai jamais assez mais le film enchaine les plans magnifiques, notamment lorsque Thomas se rend dans le château avec tous ces plans dans une forêt enneigée aussi envoûtante et magnifique que terrifiante. D'ailleurs, le réalisateur, à l'image d'Herzog, reprend certains codes de l'expressionisme allemand, à savoir, entre autres, le jeu sur les ombres (notamment quelques plans à la fin qui font directement référence à quelques plans iconiques du film muet) et puis le film se déroule en Allemagne, tout simplement.
Alors "Nosferatu" passé à la sauce elevated horror (terme que je désapprouve toujours autant pour ceux qui suivent mes critiques), c'est très bien, mais ça manque un peu, non pas d'action (car c'est une histoire qui n'en a pas besoin), mais de rythme ! Comme je le disais plus tôt, on sent les minutes passer, on n'arrive pas à s'attacher aux personnages et puis surtout, ces espèces de scènes à la "L'Exorciste", c'est bien sympa cinq minutes mais c'est vite fatiguant, surtout lorsque les personnages hurlent et se trémoussent de manière que très peu crédible à longueur de temps. Le film tente de nous mettre mal à l'aise et de nous dégouter, notamment grâce à toutes ces mises en scènes de fluides corporels qui dégoulinent de partout mais ça ne prend jamais vraiment, en plus de nous sortir de l'intrigue.
Et puis bon, c'est un détail, mais Nosferatu avec moustache ? C'était vraiment nécessaire ? Alors sûrement que c'est une référence à "Vlad III", le personnage historique qui a fortement inspiré Bram Stoker, mais dans le contexte du film on n'y croit pas une seconde, on dirait un espèce de plombier russe qui rentre chez les gens à trois heures du mat'.
Ainsi, si "Nosferatu" est d'une beauté saisissante avec ses nombreux plans picturaux et son montage très réussi (de même que le son d'ailleurs), je l'ai donc également trouvé, vous laurez compris, très ennuyant.