Nouvelle adaptation du Roman Dracula de Bram Stoker, Nosferatu est à la fois une relecture plus moderne et un hommage à la première adaptation non légale, le Nosferatu de 1922. C'est d'ailleurs drôle de retrouver ici Willem Dafoe qui a incarné le vampire dans le film de 2000, L'ombre du vampire, racontant l'histoire de ce premier tournage. Alors, que vaut cette nouvelle version ? Il faut avouer que ce film est singulier, comme coincé entre deux époques. Le style est à la fois moderne et ancien, la mise en scène est très théâtrale, bien plus de dialogue que d'action. Les plans nocturnes sont tournés de manière à avoir une sensation de noir et blanc, faisant aussi un rappel du premier opus. Tout est dans la composition des acteurs, très british et aristocratique, pile dans le ton. Le casting est très réussi, avec notamment Bill Skarsgård (Pennywise, the Crow) encore une fois méconnaissable dans la peau du monstre, mais aussi Aaron Taylor-Johnson qui joue aussi un tout autre rôle après Kraven The hunter ! Lily-Rose Deep, Willem Dafoe et Nicholas Hoult assurent également vraiment, c'est un sans-faute. Les apparitions du démon sont soignées, le film est très sombre, joue habilement avec les ombres. L'ombre de sa main, qui se joue des humains comme des marionnettes, fait toujours son petit effet ! L'histoire, même si un peu retravaillée, est bien connue, elle met du temps à se lancer, mais l'atmosphère que dégage ce mythe est très vite prenante. L'effroi face à la bête est presque palpable, et c'est tellement agréable une version de Dracula qui ne soit pas sexualisé à outrance. Il est vraiment cruel, c'est sanglant, il ne fait pas dans la charité. Il a vraiment quelque chose de captivant, limite hypnotisant, malgré ou grâce à la sensation d'être devant un vieux film. Bref, Nosferatu nous offre un spectacle particulier qui ne plaira pas à chacun, mais dont les qualités font de lui un film d'horreur à ne pas manquer pour les fans du genre.