Nosferatu : un film d'horreur gothique américain de Robert Eggers - 25 décembre 2024Un film d’horreur le jour de NoëlNosferatu est un film de Robert Eggers, déjà reconnu pour ses œuvres dans le genre de l’horreur, notamment The Witch en 2015.Seulement deux ans après son dernier film, The Northman, où l’on retrouvait déjà Willem Dafoe, Eggers nous propose une nouvelle adaptation de Nosferatu. Rappelons que Nosferatu le vampire est à l’origine un film muet allemand réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau, sorti en 1922. Ce classique, librement adapté du roman Dracula de Bram Stoker (sans autorisation des ayants droit), a marqué l’histoire du cinéma. Depuis, cette histoire a été reprise maintes fois, mais rarement sous la forme d’un pur film d’horreur gothique.
Pourquoi gothique ? Car le film mêle des éléments d’horreur, de mystère et de romantisme. Ce genre se distingue par ses atmosphères sombres et inquiétantes, ses décors lugubres et ses intrigues empreintes de surnaturel.
Synopsis : le retour de NosferatuL’histoire se déroule en 1838. Thomas Hutter (joué par Nicholas Hoult), commis d’un agent immobilier, quitte sa jeune épouse Ellen (Lily-Rose Depp) pour se rendre au château du comte Orlok (Bill Skarsgård) dans les Carpates. Là-bas, il découvre que le comte est en réalité le vampire Nosferatu. Victime des morsures répétées de ce dernier, Hutter assiste à sa fuite dans un cercueil rempli de terre. Nosferatu embarque à bord d’un navire, décimant l’équipage au passage, pour rejoindre sa nouvelle demeure en ville. Son but : retrouver Ellen et en faire sa femme.
Casting secondaire :
- Aaron Taylor-Johnson : Friedrich Harding, un ami de la famille
- Emma Corrin : Anna Harding, épouse de Friedrich
- Willem Dafoe : Pr Albin Eberhart Von Franz, le médecin
Du sang, du sexe… et encore du sang
Pour être honnête, il m’a été difficile de rédiger cette critique tant le film oscille entre des éléments réussis et des aspects décevants.D’un côté, l’esthétique du film est remarquable. Les décors, soignés dans les moindres détails, nous plongent immédiatement dans une atmosphère oppressante et mystérieuse. Les tons bleutés et les contrastes entre ombre et lumière apportent une dualité visuelle fascinante, notamment autour du personnage du comte Orlok.Le jeu des acteurs est globalement convaincant. Lily-Rose Depp, en particulier, incarne avec intensité le personnage d’Ellen, nous laissant entrevoir sa descente dans la folie et la possession.
Elle parvient à transmettre cette tension intérieure, à la fois dérangeante et captivante.Mais malgré ces qualités, le film souffre d’un défaut majeur : sa longueur. À force de multiplier les moments de suspense et les effets de surprise – notamment sur l’identité et l’apparence de Nosferatu – le film perd en rythme et finit par lasser le spectateur. Trop de scènes s’étirent inutilement, comme la possession d’Ellen, dont la progression est bien trop lente.Le film aurait gagné à être plus court, réduisant son temps de visionnage d’au moins 30 minutes pour maintenir la tension et éviter ces longueurs inutiles.
Enfin, Nosferatu marque par l’abondance de scènes sanglantes et de moments intenses, mêlant sexe et violence. Si ces choix servent à souligner l’ambiguïté du personnage principal et l’atmosphère gothique, ils peuvent paraître excessifs, voire gratuits, à certains moments.
Un renouveau à moitié convaincant
Malgré ses ambitions esthétiques et la puissance de certains de ses thèmes, le film échoue à captiver totalement. Les amateurs de films gothiques et les fans de l’œuvre originale y trouveront sans doute leur compte, mais Nosferatu ne parvient pas à égaler l’impact viscéral et novateur du classique de 1922. Peut-être aurait-il été plus percutant avec un rythme resserré et des choix narratifs plus audacieux.En résumé, Nosferatu est un beau film, mais il manque ce souffle qui aurait pu le rendre plus convaincant.