Si quelqu'un me dit "vampire", "expressionnisme", "horreur", "noir & blanc" ou encore "ombre"... bon déjà, j'aime la personne qui me parle avec ces mots, mais surtout : je pense à Nosferatu, film que j'ai aimé dès le premier visionnage et qui m'a fait découvrir le cinéma expressionniste allemand.
Véritable chef d’œuvre visuel, c'est un tableau animé, une peinture morbide qui s'anime quand on la regarde du coin de l’œil et qui agite ses ombres sur le petit espace de l'écran pour mieux nous hanter. L'expressionnisme joue énormément sur la lumière, son découpage, ses mouvements, etc... et Nosferatu ne déroge pas à la règle : certains plans sont cultes (la scène de l'ombre qui s'approche de la porte de la chambre de la jeune femme, par exemple). C'est ce symbolisme et ce clair-obscur qui font la beauté macabre de l'expressionnisme allemand et le charme de ces films.
Je pense qu'il s'agit d'une des adaptations les plus fidèles du roman de Stoker (bien que justement, le réalisateur n'ait pas eu les droits pour adapter l’œuvre, d'où le changement des noms), car on y ressent effectivement de la peur et une certaine révulsion envers le monstre, et de la compassion pour la jeune victime (des choses que le non moins excellent "Bram Stoker's Dracula" de Coppola choisira de remplacer par une vision plus romantique de la relation vampire/victime).
A regarder de nuit, seul(e), accompagné d'un chapelet de gousses d'ail et d'un bon verre de vin. Et une fois que vous l'aurez vu : regardez Le Cabinet du Dr Caligari !