Nos toqués
L’actrice Quinn Shephard passe derrière la caméra pour dégommer le narcissisme maladif des accros aux réseaux sociaux et se moquer de certaines inepties du wokisme.Pour ce faire, Shephard porte à...
le 1 août 2022
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To be completely honest, Danni Sanders might actually be the worst person we've ever covered on this show, and we covered Hitler.
Ah les influenceurs et influenceuses ! J'avoue qu'en tant que vieux con professionnel, je n'ai jamais compris le délire de millions et de millions de followers (j'aime la langue française !) à baver d'envie sur la représentation que certaines personnes font de leur vie sur les divers réseaux sociaux.
L'obsession d'avoir son nom dans toutes les lèvres date de la nuit des temps (on peut penser à Erostrate qui, pour cette raison, avait incendié le temple d'Artémis à Ephèse en -356 av. J.-C. !). Internet n'a fait que l'amplifier.
Toujours est-il que pour être admiré(e), pour avoir un maximum d'abonné(e)s, de pouces en l'air (n'oubliez pas de liker cette critique si vous l'avez appréciée !), certains et certaines sont prêt(e)s à tout, à n'importe quelle connerie, pour plonger la tête la première dans cette illusion, dans l'optique de caresser son narcissisme, pensant combler un vide intérieur, affectif, y compris en faisant croire qu'on a échappé à la mort lors d'un attentat terroriste à Paris (tout en étant très vague sur qui l'a commis, car sinon ce ne serait pas assez woke !). Ce que fait notre protagoniste, Danni Sanders.
Bon, la scène d'exposition dans le présent a un mérite, c'est celui de se foutre de la gueule des wokes (oui, je sais ce que j'ai écrit dans le paragraphe précédent !), très prompts à rejeter leurs semblables s'ils ne font pas partie d'une minorité ethnique, sexuelle ou genrée. Mais elle a aussi un défaut, celui de mettre en scène d'une manière trop appuyée (accentuée par la brièveté avec laquelle c'est évoqué !) le fait que le personnage principal soit une jeune femme seule, sans ami(e)s, avec juste un cochon d'Inde et son addiction au portable comme compagnons, parce qu'elle est nulle pour les relations sociales et parce qu'elle ne sait pas ce qui est acceptable de dire ou non.
Autrement, ça se regarde sans ennui, seulement, ça suit des chemins narratifs et scénaristiques ultra-balisés. Le flashforward au tout début montrant l'anti-héroïne recevoir des torrents de haine en pleine tronche après la révélation de son mensonge (la comparaison à Hitler, par la bouche d'un youtubeur, à côté duquel Danni est considérée comme pire, est crédible par la réalité de la profondeur et de l'indécence de la bêtise humaine !), avec l'inévitable suite lors de laquelle elle va nous révéler, voix-off intégrée évidemment, comment elle en est arrivée là, c'est original... si on oublie que cela a déjà été employé 10 milliards de fois auparavant. Le reste ne sort guère non plus de cet aspect conventionnel, ne surprend pas, n'entreprend pas d'essayer d'être imprévisible, sauf peut-être la fin...
Je craignais le genre de facilité avec la mytho qui devient tellement meilleure et trop bien que tout le monde lui pardonne d'un coup par la magie de la grosse paresse d'écriture (avec un gros doigt d'honneur à la vraisemblance en bonus !) sous un tonnerre d'applaudissements, etc., etc. Mais non, la conclusion réussit à faire comprendre que si le personnage peut gagner en maturité, qu'il n'est pas irrécupérable, ce qu'il a fait n'est pas pour autant pardonnable.
Visuellement, c'est dans l'esthétisme sans saveur de la plupart des films de plateforme, c'est-à-dire plat, lisse, propret en ce qui concerne la technique, les couleurs. Il ne faut pas s'attendre à des fulgurances de grand cinéma de ouf.
La jeune réalisatrice Quinn Shephard peut au moins s'appuyer sur la force naturelle du sujet, donnant lieu à de nombreuses situations malaisantes, ainsi que sur le talent des actrices Zoey Deutsch (dans le rôle principal, en fausse victime d'attentat !) et Mia Isaac (en vraie victime d'attentat, dont la protagoniste va profiter !). Les autres comédiens et comédiennes sont nettement plus anecdotiques (ils ne sont pas aidés non plus par le fait qu'ils apparaissent peu !).
Ouais, bon, Not Okay n'est pas déshonorant, néanmoins c'est le type de films qui s'oublie aussi vite qu'une célébrité d'Internet qui disparaît.
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Créée
le 30 juil. 2022
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