L’action se situe en 1929 après la terrible crise que l’on connait, un jeune couple John et Mary, pas épargnés par le dépression, tirent le Diable par la queue,
quand ils se voient proposer par un oncle de reprendre une ferme hypothéquée, qu’ils pourront peut-être racheter…
Dés lors King Vidor montrera ce qu’il croit des hommes.
Ce film, King Vidor le finance lui-même, tant le sujet rebuta les Studios, et cela dit long de la croyance qu’avait King Vidor en l’Homme. Il avait pourtant 8 ans auparavant signé « La grande parade » le film muet qui a le plus rapporté au box-office ! On sait aussi depuis »Hallelujah » -premier véritable film parlant- le goût de l’humanité qui anime King Vidor, film où il y a seulement des acteurs afro-américains !
Dans « Notre pain quotidien » King Vidor lâche tout son humanisme, montre ce que les hommes -même reclus aux extrémités de la désolation- sont capables de faire, de se relever et de s’entraider; allant même jusqu’au sacrifice.
La copie qui vient d’être restaurée -offrant un très beau Noir et Blanc- ressort en salles le 18 octobre. Il faut aller voir ce film à l’heure où l’époque nous propose une loi travail qui oublie les hommes, où une société ne valorise plus le travail des siens.
King Vidor a pour lui le sens du cinéma; d’abord l’image. La séquence de fin de « Notre pain quotidien » en est extrêmement révélatrice par l’effervescence de la mise en scène, de la mise en image de King Vidor, sur plus d’une dizaine de minutes, concluant ainsi le film de la plus belle des manières, tant sur le fond que sur la forme.
Et King Vidor sera ensuite cinéaste très adoubé avec le western shakespearien « Duel au soleil », je lui préfère quant à moi l’emblématique et idéaliste « Le rebelle » avec un Gary Cooper
« habité » par son personnage, ou encore ce sacré western, original qu’est ‘L’homme qui n’a pas d’étoile », où Kirk Douglas est formidable !
King Vidor tâtera donc de tous les genres, allant même jusqu’au péplum (Salomon et la Reine de Saba) en passant par l’adaptation historique et littéraire avec Guerre et Paix et le film noir (La Garce) avec une Bette Davis juste et sans cabotinage.
De tous ses films King Vidor ne lâchera jamais l’Humain et « Notre pain quotidien » en est sans le plus beau fleuron.
EB
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