On aurait clairement aimé l’apprécier davantage ce film. Pétri de bonnes intentions et sincère, il avait tout pour nous charmer et nous toucher. Le postulat de cette chronique douce-amère est assez classique puisqu’on y voit un homme tenter de reconquérir sa femme qui veut le quitter tout en ressoudant sa famille. Pour cela, il va les emmener le temps d’un weekend sur les routes pour retourner sur les lieux marquants de leur histoire. Le quatuor d’interprètes est irréprochable. Charlotte Gainsbourg en épouse fatiguée et dépressive est impeccable quand José Garcia dans le rôle son mari est parfaitement dirigé, drôle sans jamais en faire trop, et devenant même touchant à certaines occasions. De plus, « Nous, les Leroy » délivre beaucoup de vérités sur l’usure du couple, les rapports intergénérationnels entre parents et enfants, notamment adolescents, et les relations amoureuses. Le tout est très juste et, malgré le côté comédie, les situations que cette tribu rencontre sont très réalistes. On a aussi droit à quelques moments véritablement émouvants et on apprécie que ce premier long-métrage choisisse la voie d’une fin qui emprunte le chemin de la véracité plutôt que le happy-end de rigueur; il se clôt d’ailleurs sur une très belle séquence pleine de sens.
Alors qu’est-ce qui ne fonctionne pas me direz-vous? C’est parfois difficile à dire, surtout pour une œuvre plutôt fine et si sincère comme celle-ci. Une question de sensibilité peut-être... Il y a déjà clairement la mise en scène de Florent Bernard qui est très basique et s’apparente plus un film de télévision qu’à une véritable œuvre de cinéma. Il met en scène son histoire telle quelle sans jamais chercher à élever ses images. Ensuite, c’est peut-être tout simplement le scénario dont le fond est intéressant et au plus proche du quotidien de n’importe quelle famille mais dont les péripéties s’avèrent décevantes. L’idée de ce mini road-trip sur les traces du passé était excellente (quoique faisant fort penser à « Little Miss Sunshine ») mais l’exécution est paresseuse, les situations sont certes très crédibles mais sans panache, peut-être trop classiques ou ratées (la séquence du premier appartement avec le nouveau locataire hystérique) pour totalement embarquer le spectateur. Puis, dans le dernier tiers, tout cela devient plus fastidieux, presque forcé, et on attend le dénouement (réussi) avec impatience. Au final, « Nous, les Leroy » n’est pas mauvais, juste anecdotique, et il n’y a pas ce petit truc en plus qui aurait fait qu’un torrent d’émotion et un aspect presque magique le tire vers les sommets. Dommage.
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