Merci Kheiron. C'est la première chose qui m'est venue en tête après le visionnage de ce film. Merci d'avoir fait un joli film français. Oui c'est une idée trop généralisée je le conçois, mais le cinéma français ne m'avait pas offert un si beau moment depuis un bout de temps. Et je dois l'avouer, on est fâchés un peu lui et moi. Heureusement, Nous trois ou rien me réconcilie, un peu, avec lui.
Kheiron y joue ici le rôle de son père, né en Iran dans les années 50 et qui en grandissant va se rebeller et s'opposer au shah. Il nous narre alors son enfance dans une famille très nombreuse (12 enfants) puis ses 7 années de prison, son mariage, la naissance de son fils, puis la fuite vers la Turquie et enfin l'intégration en France.
La première partie du film, en Iran, est presque parfaite. Le climat politique et la révolution y sont excellemment bien décrits, de même que la vie de famille. Le tout avec toujours un peu d'humour, juste ce qu'il faut. Et c'est sûrement ce point qui rend le film si touchant, l'humour n'est pas lourd, mal placé ou caricatural, juste ce qu'il faut pour alléger le ton et ne pas tomber dans le pathos (ca aurait été très facile vu le sujet).
Dommage que la seconde moitié du film, qui se déroule en France, est moins à la hauteur. On y parle d'intégration bien sûr, d'immigration, de galères, de travail... Un poil cliché par moment mais ca n'enlève rien à la qualité des dialogues et de l'écriture (même si quelques scènes au piano-pathos étaient dispensables)...
Ne chipotons pas, ce film est une vraie réussite à de nombreux niveaux et le meilleur ressenti est celui de l'instant T. Quand, après avoir vu le film, on se surprend à sourire, à avoir été touché, lorsque le lendemain on y repense avec attachement, c'est que le film a atteint son but.