Comme avec Bac Nord, Jimenez veut faire tout en même temps : un film d’enquête (de terrain et de bureau), d’action, un portrait de policiers... Si quelques séquences sont réussies (les plus intenses), on navigue souvent en surface de personnages qui sonnent creux. Et ce malgré des interprétations honnêtes sans être transcendantes.
Encore une fois, le problème réside dans le dispositif de vraisemblance mis en place par Jimenez. Beaucoup sortiront en disant « Ah, ça c’est vraiment passé comme ça », et c’est un problème, malgré la licence auto-protective « ceci est une œuvre de fiction ». Le rôle de Dujardin est sur ce point parfaitement ridicule. Il est un commissaire faisant tout et tout le temps : du renseignement, de l’intervention, la paperasse et du management. Je ne comprends pas l’intention de rassembler tous les rôles policiers en un seul personnage, il existait des petites et des grandes mains de cette histoire que l’on aurait pu suivre de manière beaucoup plus intéressante pour pouvoir traiter en profondeur un enjeu précis (ce n’est pas le cas dans Novembre).
Quelques motifs éculés (les plans sur les photos de suspects, les téléphones qui sonnent dans le vide à la PP) et de véritables indécences : ne pas mentionner dans les cartons de fin les situations absolument précaires des habitants du quartier de la rue de Corbillon.