Rien à dire : je trouve ça bien que le cinéma français puisse aborder le film de genre sans complexe, encore faudrait-il qu'il s'en donne les moyens. Alors c'est vrai, « Nuit blanche » peut compter sur un rythme soutenu, quelques poursuites prenantes et le scénario a beau être en définitive assez banal avec sa part de moments abracadabrantesques, cela se tient à peu près. Dommage alors que Frédéric Jardin démontre autant de limites techniques (sans doute le budget ne l'a t-il pas aidé non plus), que ce soit ce montage épileptique, ces éclairages fatigants ou ces scènes d'action « à l'arrache » donnant une quasi-impression d'amateurisme.
Malgré tout, et aussi anecdotique soit-il, il y a une petite personnalité, une noirceur et une brutalité rappelant parfois (si l'on est très, très indulgent) certains films de Michael Mann, et l'interprétation a beau être inégale (Samy Seghir, Joey Starr et surtout Lizzie Brocheré font pâle figure), Tomer Sisley s'en sort avec les honneurs tandis que Serge Riaboukine et Julien Boisselier sont vraiment les deux grands bonhommes du film. Honnête.