Je ne sais pas comment aborder Nymphomaniac, film somme de Lars Von Trier tellement multiple dans ses références, ses histoires, son style, ses thèmes. Donc déjà pour ceux qui ne savent pas j'avais détesté le film la première fois que j'ai vu, en sortant j'avais un sentiment de malaise, que la vie était triste, morne, que rien ne valait le coup. Maintenant que j'ai vu quasi tout les films de Lars von Trier je me suis habitué, voir j'ai appris à aimé ce sentiment de misanthropie lasse, presque nihiliste. D'une fatalité sur l'humain et sa médiocrité (que je ne partage pas mais au final on en ressort avec d'immenses films). Vous devinez donc que j'ai beaucoup plus aimer le film au second visionnage. Je vais donc parler de trois points qui m'ont beaucoup intéressés après avoir vu le film.
Le premier est l'essai de Lars Von Trier à faire une sorte de film somme. Mêlant image parfaitement construite, dogme95, petit théâtre avec Seligman et Joe, plan tarkovskien, plan pornographique. Mais aussi les émotions. Le film va utiliser l'histoire tragique de cette nymphomane qui a presque tout vécue comme émotion par le sexe en le faisant vivre par transposition dans le film. Il est drôle, parfois burlesque, tragique, triste, insoutenable sur certains moment de violence, réflexif, sensorielle mais surtout évidement malsains. On en ressort avec une multitude d'émotions et de pensées contradictoire sur ce que l'on viens de voir. Il en ressort donc un film extrêmement stimulant car ses émotions s’intègre parfaitement dans la diégèse du film. Joe en veut toujours plus, encore et encore. Une faim de sexe et de sensation insatiable. Et quand tout semble finie, le film fait comme son personnage, il ne peut pas s'arrêter et renverse tout ce que l'on aurait put attendre de lui.
Le second point vient de l'écriture des dialogues, j'avais souvenir d'un film ultra pompeux. Qui donnait l'impression d'en savoir plus que toi, qui se gonflais pour cacher son vide. Bon j'avais vraiment tord, je le reconnais. La structure du film et sa construction est incroyable, en 5h30 et avec des digression à n'en plus finir passant du coq à l'âne parfois (sans mauvais jeu de mots) il ne m'a pas ennuyer une seule fois. L'intelligence de sa construction, par les nombres de Fibonacci faisant aussi écho à la structure des chapitres en inversé (5 à la partie un et 3 durant la partie deux). Les séquences parlant du fœtus qui se touche, de ses anciennes études de médecine tout cela pour préparer la séquence de l'avortement. Même le titre du film Nymph()Maniac. Séparant le titre en deux de la nymphe à la maniac. Cette structure, couplé aux références explicitement donné pour la plupart en fond une œuvre énorme, qui parfois déborde mais pour un fan de Lars Von Trier (que je n'étais pas lors du premier visionnage) ne peut que plaire.
Le troisième point qui peut sembler mineure est l'aspect christique du film. Cela rejoins un peu la premier point sur la multiplicité du film, mais la scène du premier orgasme spontané ou bien encore celle des trois amants qui forme une symphonie arrive à atteindre des moments de pure grâce malgré l'aspect crû du sexe (qu'il embrassera totalement parfois). Cela n'est qu'un exemple des traitements que le film a du sexe mais ce point là particulier sur l'aspect presque pieuse de certaines séquences m'a énormément surpris (ne m'en souvenant pas) et assez touché.
Après je ne peux pas dire que ce film est mon Lars Von Trier préféré, comme évoqué en voulant aller partout il arrive que je trouve qu'il déborde un peu. Mais surtout que ce surplus en face fait que pour moi c'est vraiment une grande œuvre réflexive, par instant touchant mais pas aussi dévastateur si je puis dire que Mélancholia ou Les Idiots par exemple. Je ne peux donc pas dire qu'en terme d'émotion pure, malgré la symphonie et l'orchestre ahurissant qu'il met en place pour jouer toutes les notes possibles dans un film, au final je réfléchi plus que je ne ressens.
Mais cela n'est qu'un détail purement personnel sur un très grand film, trop ambitieux pour que je puisse l'analyser ou le résumé avec quatre petits paragraphes. Je ne peux que dire la redécouverte fut grande et en conclusion, en dépit de mes émotions, que ce film est le plus grand Lars Von Trier.