Nymphomaniac volume 1 et 2
Provocateur, violent, malsain, glauque, sombre, morbide. A peu de chose près on tient là le champ lexical de Lars von Trier, un monsieur toujours prêt à faire couler beaucoup d’encre. Bon et bien, soyons conformiste et n’ayons l’air de rien, je suis la tendance.
Pour une fois, je vous épargne les présentations, Mr von Trier est connu et pas seulement à cause de sa filmographie, pas de doute vous connaissez déjà un minimum le bonhomme.
Une bonne partie de ses films touchent de près ou de loin à la sexualité (« Breaking the waves », « Antéchrist » etc.), ici pas de chichi, « Nymphomaniac » est un film sur le cul et c’est limite le seul sujet qu’aborde le film. Evidemment, puisque Lars ne voudra jamais paraitre pour une personne saine d’esprit, « Nymphomaniac » raconte l’histoire d’une femme ayant des problèmes avec sa sexualité qui la pousse à des déviances autodestructrice, grosso modo. Joe (Stacy Martin/Charlotte Gainsbourg), notre héroïne donc, raconte son parcours sexuel à Seligman (Stellan Skarsgard), un érudit d’une soixantaine d’années prêt à aider et apporter sa science.
En fait, si j’ai choisis de critiquer ce film c’est ni pour le défendre, ni pour l’enterrer, c’est pour une toute autre raison. Ce film m’a plongé dans un sentiment que vous avez déjà tous surement connus : une sensation proche de l’indifférence. C’est une émotion étrange puisque j’ai conscience des qualités et des défauts du film mais rien ne m’a transcendé, que ce soit en bon ou en mauvais. La faute tout d’abord à une réalisation irrégulière et parfois très lourde (les images explicitement mentionnés par les protagonistes qui apparaissent à l’écran ça deviens vite agaçant pour le spectateur). De plus, les réflexions émisent dans le film sont parfois intéressantes, d’autres fois complètement inutile. Non, Lars tu ne sais décidément pas danser sur plusieurs pieds, à l’image des changements de ton durant le film qui deviennent rapidement indigeste.
C’est dommage, « Nymphomaniac » reste un bon film sur certaines scènes, certaines réflexions mais il est gâché par son irrégularité qui bloque le spectateur dans son émoi. A moindre mesure c’était déjà le cas de « Melancholia » : une première partie ennuyeuse mais sublimée par une dernière heure inquiétante et merveilleuse. Alors Lars, muscle ton jeu et sois plus régulier, peut-être que les torches culs type Les Inrocks se décideront à voir plus loin que ta provocation.
11/20