Chef d œuvre.
Cette mode des remakes est peut être symptomatique, à l instar du cinéma, d une industrie en manque de création. C'est indéniable.
Malgré ça, je ne peux pas bouder mon plaisir. Je n avais jamais joué à ce jeu, à l époque, car il me paraissait trop effrayant pour un jeune adolescent (tu m étonnes...). Donc, clairement ce remake m a permis d accéder à cette œuvre. En plus de graphismes plutôt joli (l hôtel final dans sa version Autre monde est un bijou de luminosité), c'est surtout un gameplay moderne qui donne accès à cette œuvre (le gameplay des survival de l époque était un gros frein pour moi).
Surtout, j'ai pu découvrir une œuvre d une complexité et d'une profondeur folle, qu on retrouve rarement, peu importe le média. Le jeu est cryptique comme il se faut. Suffisamment, pour qu'on puisse progressivement intégrer le drame qui se joue dans la psyché de James. Le jeu est un gigantesque escape game labyrinthique puisque, bon, je crois qu'on connaît tous la symbolique en psychologie du labyrinthe... La fin du jeu donne évidemment des réponses, donnant cette satisfaction au joueur d avoir mené à bout sa propre enquête et d'avoir su relever les indices nécessaires.
Il laisse également des trous béants, laissant supposer que les abîmes sont infinis. La tristesse ressenti à la fin du jeu est déchirante et renvoi à nos propres conditions, nos propres peurs. Un jour, toi aussi, tu errera dans Silent Hill face à pléthore de tes démons intérieurs. Mais peut être que tu sera mieux armé que James, puisque tu aura déjà vaguement vécu cela...