Tomas Milian, acteur cubain, se retrouve ici plongé dans ce qu’on pourrait appeler un western « samba », car, même si ce film est de production italienne, l’histoire, les personnages, l’ambiance, etc. sont brésiliens. Giovanni Fago, le réalisateur, quant à lui, a été assistant de Vittorio De Sica sur La Paysanne aux pieds nus (1960) et a commencé sa carrière par deux autres westerns, intitulés Le jour de la haine (1968) et Los Machos (1969).
Espedito, jeune paysan, échappe à un massacre perpétré par des « cangaçeiros » (des bandits de la région du Nordeste, au Brésil). Fou de colère pour le meurtre de sa vache (!), il parvient à se venger en devenant lui-même chef d’une bande de « cangaçeiros », mais aussi à rendre justice aux opprimés. On lui donne dès lors le surnom de « Rédempteur »…
Même si ce film date de 1969, il est bien d’actualité car l’un des thèmes abordés, via l’univers du western, est la conquête d’un territoire par la violence pour y exploiter du pétrole. (Ça ne vous rappelle rien ?). En effet, c’est dans ce but que le gouverneur local tente de mettre en confiance le Rédempteur et ses « cangaceiros » pour, au final, essayer d’exterminer ceux-ci, et ce avec l’aide de gangsters américains. Il existe décidément pas mal de westerns spaghettis dans lesquels les Yankees ont le mauvais rôle. Mais Espedito et ses hommes ne sont pas du genre à se laisser mener la vie dure… Si tu veux de l’or noir, cow-boy, vends ton six-coups et achète-toi un cercueil !
(Cette critique est parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" en mars 2013) ( www.lepoiscaille.be )
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