Oblivion est suffisament atypique pour diviser mais assez photogénique pour ne pas laisser indifférent. Ca démarre très bien.
Le film commence par suivre le quotidien ordinaire d'un technicien de maintenance du futur avec une réalisation qui a un sens très concret et sensuel de l'univers, ce qui le rend immédiatement identifiable et "palpable". On se croirait devant un film d'auteur avec les moyens d'une superproduction.
Le centre de maintenance dans le ciel est une prison dorée et le monde extérieur maitrisé superficiellement par des drones. Chaque centimètre carré de l'espace peut contenir un danger mortel. Un peu claustrophobe, le film est aussi spatial, ouvert... Dehors, les personnages secondaires rappellent la mentalité de la saga "Mad Max". C'est ce monde extérieur et conflictuel qui dénouera les questions que se pose le personnage principal, à l'humanité artificiellement effacée, devenu un simple outil performant au coeur d'une logistique épurée.
Sur la première moitié du film, Oblivion est une bonne surprise, qui sait apporter une vision originale au genre post-apocalyptique. Et puis ça coince. Dès qu'il s'agit d'en dire plus le film devient inégal, facile et se précipite... Quand il est claustro, ce dernier fonctionne à merveille, dès qu'il devient ouvert, universel, il se noie dans sa propre métaphysique et y perd un peu de son âme.
Un bon film d'ambiance finalement, au cachet et aux charmes indéniables, mais qui souffre d'un scénario artificiellement complexe. Trop de boursouflure pour un film qui se veut épuré.