Un ou deux airs de déjà vu.
Par chance, Oblivion a de quoi ramener sa fraise sur le plan esthétique. Pour tout le reste, ce film existe déjà en pièces détachés dans votre mémoire. Car ce n'est qu'un vaste medley insipide de métrages plus ou moins connus et/ou plus ou moins post-apocalyptiques...
Je n'en citerai qu'un sur ma liste pour ne pas trop spoiler, c'est évidemment le très bon MOON de Duncan Jones, qui pour l'occasion s'est vu outrageusement blockburterisé, et pour le pire. Car évidemment, on touche ici au noyau dur de la superprod hollywoodienne, il nous faut donc l'ingrédient magique qui fait toujours la différence : du luv. D'abord, en construisant un univers onirique terne et chiant comme la pluie, habité par une brunette aux expressions faciales irrémédiablement impénétrables. Ensuite, et en parallèle, avec une Bree Van de Kamp sexuellement hyperactive, mais tout aussi frustrante que l'originale (une question de laque capillaire, j'imagine). Toutes le deux sont très inutilement omniprésentes (et larmoyantes à l'occasion). Et pour couronner le tout, le pro-américanisme est grossièrement poussé à l'extrême (casquette NY, souvenirs du SuperBowl, morceau de la statue de la Liberté...), tout ça pour rappeler aux téléspectateurs que : LE MONDE = L'AMERIQUE (sachant que l'Amérique = les USA).
Bref, un lot plutôt rebondi de fioritures exaspérantes... et envahissantes ! En effet, pour un film qui regorge de twists (j'en compte au moins 3), Oblivion donne beaucoup de valeurs aux détails inutiles, et y perd malheureusement toute contenance. Il se passe une infinité de choses graves et pourtant on a toujours l'impression que rien n'a commencé. On voyage dans une belle carte postale de National Geographic, c'est toujours ça de pris.
En bref : certes, Oblivion n'invente rien, mais il aurait au moins pu réinventer. Dommage.