"Oliver Twist" est l'un de ces romans estampillés "pour la jeunesse", universellement ordonné comme passage obligatoire dans le parcours littéraire d'un collégien. L'ayant perçu comme un dictat, je suis toujours parvenu à l'éviter de feintes de corps en passements de jambes.
Mais en ce matin enneigé de Février, cloué sur mon canapé par une sciatique, je me suis laissé embarquer par une diffusion de Canal Sat dès que j'ai découvert au générique que Polanski recopiait le roman de Dickens.
Quel soulagement de le voir diriger des enfants sans cette agaçante espièglerie et cette propension à rendre surdoué n'importe quel môme à l'écran ! Dans ce monde inhumain et dénué de sentimentalisme, ils sont employés de façon réaliste, de petits humains fébriles sous le joug de la loi du plus fort.
Lors de chaque plan, Polanski et son équipe peignent un Londres du milieu XIXème siècle aussi sordide que ses personnages : sombres, sales, puants, glauques, humides, boueux, terrorisants, vulgaires, violents...
Mention particulière pour l'interprétation parfaite de Ben Kingsley campant un brigand vieillard au look improbable entre Gandalf & la sorcière de Blanche-Neige.