Un documentaire cinématographique sur l'affaire Omar Raddad qui se veut factuel et impartial, mais qui se révèle forcément un réquisitoire en faveur de l'accusé, et contre la machine judiciaire qui ne reconnaît jamais ses torts.
Partons donc du principe qu'Omar est effectivement innocent et reconnaissons la formidable reconstitution de la descente aux enfers du jardinier marocain, brillamment incarné par un Sami Bouajila bouleversant de sobriété.
Denis Podalydès apporte un contrepoint presque humoristique dans son rôle de justicier aux motivations non dénuées d'ambigüité, bien secondé par Salomé Stévenin.
De plus, le film se suit agréablement, entre contre-enquête de l'écrivain, effets de manche de prétoire et solidarité carcérale. Le film est court (1H20) et immersif, impossible de s'ennuyer.
En revanche, les deux reproches qu'on peut adresser à Roschdy Zem sont les suivants :
- son film effleure à peine les zones d'ombres de Raddad, qui a quand même été condamné par une Cour d'Assises, dont les jurés devaient tous être de sombres idiots racistes, puisqu'à l'entendre le dossier est vide...
- d'autre part "Omar m'a tuer" n'apporte pas grand chose à cette affaire, puisque les autres pistes envisageables sont à peine évoquées, alors qu'un moyen efficace de convaincre serait de proposer une alternative crédible à la thèse de l'accusation.