Si les années 70 furent une période bénie pour la comédie à la française avec De Funès et Pierre Richard, les EU ont aussi quelques pépites méconnues dont ce film passé sous les radars des senscritiqueurs.

Peter Bogdanovitch cinéaste surtout connu pour sa cinéphilie me semble réaliser à travers ce film un double hommage, à l' art du burlesque ravivé dans les années 60 par The Party et de manière moins évidente à la screwball comedy des années 30-40 .

C'est ainsi que le personnage joué par Ryan O' Neal tient à la fois du Cary Grant dans l'impossible Monsieur Bébé, ici un musicologue qui entend démontrer avec des pierres ignées que les hommes de la Préhistoire jouaient de la musique, et du Pierre Richard provoquant catastrophes en série. Barbra Streisand, qui m' a littéralement emballé de son charme à la Gavroche, est la digne héritière de Katherine Hephburn en miss chamboule tout.

L'histoire de la valise à l'origine du pitoyable titre français se situe dans le registre du quiproquo /claquements de porte incessant inhérent à notre patrimoine français avec le théâtre de boulevard, on a donc quelque indulgence à suivre ce méli mélo qui donne un peu le tournis.
J'ai pu malgré tout dans la touffeur de cette jungle scénaristico-chorégraphique au rythme endiablé reconnaitre deux acteurs illustres de séries TV des seventies/ eighties, John Hillerman et Sorrel Booke ( quizz à ceux de ma génération-et aux autres!: saurez-vous les reconnaitre ou savez-vous quels rôles mythiques ils interprétèrent ? )

Plus subrepticement, le temps d'une séquence déguisée dans China Town, se glisse un autre hommage, rendu cette fois à Philippe de Broca et ses tribulations d'un chinois en Chine, Bogdanovitch use et abuse, dégainant le clin d'oeil plus vite que Lucky Luke....

La Fin est comme il se doit un Acmé dont on sort exténué, pauvre juge....

Inventif et vif sans être merveilleux, délicieux pour les cinéphiles acharnés, On s'fait la valise docteur ? est un film à découvrir !
PhyleasFogg
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 11 juil. 2013

Critique lue 830 fois

12 j'aime

3 commentaires

PhyleasFogg

Écrit par

Critique lue 830 fois

12
3

D'autres avis sur On s'fait la valise, docteur ?

On s'fait la valise, docteur ?
Ugly
7

Quoi de neuf docteur ?

Ce titre de critique est la traduction qu'auraient dû donner les distributeurs français, car beaucoup plus conforme au titre original, ils n'ont pas compris que c'était une petite allusion à Bugs...

Par

le 26 août 2017

5 j'aime

On s'fait la valise, docteur ?
YasujiroRilke
7

Critique de On s'fait la valise, docteur ? par Yasujirô Rilke

Grande découverte. Qui me donne envie de plonger dans le cinéma de Bogdanovitch. Digne, dans son écriture, sa symphonie des gags, son interprétation, des grandes screwball comedy ou des meilleurs...

le 21 oct. 2018

3 j'aime

2

On s'fait la valise, docteur ?
Heurt
4

Des valises sous les yeux

Les personnages sont lancés dans une course effrénée à la valise, et le réalisateur mise tout sur le rythme. Si celui-ci ne faiblit jamais, on ne trouve pas cependant le génie ni l'inventivité...

le 4 nov. 2024

2 j'aime

Du même critique

Les Enfants du paradis
PhyleasFogg
10

Sur le boulevard du crime, vous vous promenez, et tombez amoureux d'une fleur, Garance

Sur le boulevard du crime, vous vous promenez, et tombez amoureux d'une fleur, Garance. Il y a Baptiste, le mime enfant de la lune, tellement fou d' amour qu'il n'ose cueillir la fleur... Frédéric...

le 10 févr. 2013

70 j'aime

15

Chantons sous la pluie
PhyleasFogg
10

Make 'em laugh Make 'em laugh Don't you know everyone wants to laugh?

Qui peut résister à "Singing in the rain" ? Qui peut rester hermétique à ce film qui vous entraine, vous endiable, vous charme et à la fin vous terrasse de joie. Je me souviens encore de la stupeur...

le 25 juin 2013

64 j'aime

18

Timbuktu
PhyleasFogg
8

Mea culpa ou savoir accueillir un film pour ce qu'il est.

Longtemps je me suis gardé de rédiger une critique à ce film. Le parti pris du cinéaste, qui de la dérision, à la folle poésie, finissait en mélodrame, échappait en partie à mon entendement. Je l'...

le 21 févr. 2015

58 j'aime

15