Film ayant fortement divisé (mais n'était-ce pas le but, en définitive), « Only God Forgives » a pourtant été pour moi un plaisir de quasiment tous les instants. Il y a bien une poignée de scènes où je n'ai pas trop accroché, les réaction du héros s'avérant parfois un peu limites, mais pour le reste, quel régal ! Combien de réalisateurs sont capables aujourd'hui de vous offrir une claque visuelle aussi violente, aussi étourdissante, la technique de Nicolas Winding Refn s'avérant une fois encore brillantissime. Une fois de plus, on aime ou on n'aime pas, mais personnellement, être plongé dans ces couleurs hallucinantes ont été un bonheur de tous les instants, d'autant que je n'ai jamais trouvé que nous étions dans l'exercice de style.
Au contraire, j'ai trouvé que cette histoire de vengeance et de famille ô combien sanglante s'acclimatait parfaitement à cet univers souvent flippant, toujours fascinant. C'en est même parfois presque drôle, certains passages d'une violence inouïe étant souvent suivis d'un moment plus léger, ironique. Au milieu de tout cela, Ryan Gosling a vraiment la classe, Kristin Scott Thomas impressionne en mère diabolique et Vithaya Pansringarm n'est pas en reste niveau présence magnétique, surtout lorsque la musique s'avère à ce point en osmose avec l'ensemble. Bref, une expérience déroutante, secouante, parfois un poil longuette, mais tellement impressionnante qu'on en sort totalement conquis.