Le dandysme des vampires...
Les vampires sont des artistes, qui se font pillés leurs créations par les zombies (a.k.a les êtres humains). Ils ne sucent plus le sang de leurs victimes mais se tournent vers des médecins/dealers qui les approvisionnent. Ils vivent la nuit, bien sur, dans les rues de Tanger, de Détroit, d'autres endroits sans doute. Ça sent la fin du monde, il n'y a plus rien. Les zombies ne comprennent rien à l'art, ni à la science, ni à rien du tout, et nous ont mis au bord du gouffre.
On reconnaît la patte de Jarmusch : une lenteur envoutante, une science de la B.O précise et pointue, un humour subtil qui nous tient la tête hors de l'eau. Tout le reste n'est que désespoir. Les rues de Détroit, la nuit, qui offrent une vision post-apocalyptique de notre monde. Un monde où les œuvres d'art sont dévoyées, où les cinémas deviennent des parkings. Où l'on crucifie les esprits libres (quelques zombies méritent quand même qu'on s’attarde sur leur cas). Sur un mur, on reconnaît Oscar Wilde, on passe devant la maison de Jack White, on évoque Einstein et Copernic.
Et puis il y a l'amour aussi. Un amour qui dure, malgré le temps qui passe (quelques centaines d'années quand même), malgré la distance (grâce à la distance?), et pourtant toujours passionnel. En bref, un joli romantisme désespéré et léger.