Amour et spleen séculaires...
Ce film est le premier que je découvre de ce réalisateur pourtant fameux.
C'est la présence des vampires qui m'a attiré là, fasciné par cet étirement temporel qu'est leur existence. On trouve d'ailleurs dans cette narration lente et sirupeuse (parfum O négatif s'il vous plaît) quelque chose de ces secondes qui durent des heures et ces heures, des années.
Les images sont, à l'instar de ces deux buveurs de sang séculaires, hypnotiques et fascinantes. Cette lenteur, cette quasi torpeur parfois m'a fait osciller entre l'ennui et le rêve. Car onirique est le terme qui semble pouvoir s'appliquer à ce film. Hors du temps, les deux amants vaquent à leurs occupations respectives et rituelles jusqu'au moment où un élément perturbateur s'impose dans ces délicat rouages.
Les références culturelles distillées tout au long du film offrent au spectateur un aperçu de la créativité artistique de l'humanité. Tout paraît précieux, délicat, comme trop rare pour être utilisé par des hommes du commun, des "zombies" comme les qualifient les immortels.
Cette longue et lente description de la vie de ces êtres fascinants s'accompagne d'une musique non moins hypnotique. Elle happe le spectateur dans un rythme indolent qui mène quasiment à la transe. A la fin de ces deux heures de déambulations nocturnes ne subsiste que l'impression étrange d'avoir fait un rêve éveillé.