Hiro Onoda, qui a vraiment existé, aujourd'hui décédé, était un soldat japonais ayant servi à partir de 1944 dans la 2nde Guerre Mondiale confrontant l'Empire du Japon aux États-Unis.
Son cas est particulier car il est resté jusqu'en 1974 dans la jungle de Jubang, actuelle Philippines, terré à attendre que les japonais reprennent le territoire, et donc convaincu que la 2nde guerre mondiale avait toujours lieu.
Son histoire est très connu et pour ceux, moi y compris, ayant regardé son sujet sur des vidéos Youtube ou m'être renseigné sur Wikipédia, bien avant de savoir que ce film sortirait. Ainsi, j'avais de l'appréhension concernant le film. Le réalisateur, peut-être conscient de cet état de fait, diffuse la quasi-fin de l'aventure d'Onoda dès le début. Comme pour dire à ceux qui connaissent le récit que le film tentera d'apporter une expérience nouvelle et que la fin n'importera peu, avant d'opérer une analepse pour débuter correctement les aventures de notre héros.
Une intrigue qui nous mène du Japon aux confins de Jubang, île annexée par l'Empire du Japon. On suit Onoda de sa formation à sa première bataille. Dès le début, les morts s'enchaînent, face à cet ennemi, dont on ne verra pas le visage. Puis, le rythme effréné ralentit, le nombre de personnage diminue, on s’intéresse davantage à la bande des 4 résistants dont Onoda prend le commandement.
La météo pluvieuse rythme leurs aventures, et plus que les combats, ce sont les dialogues qui nous prennent, l'amitié entre les 4 qui est au centre du récit. Et bien entendu, ils sont face à un ennemi invisible. D'autant que la nature ne leur est pas un adversaire, ils s'en accommodent dans le film. On ne ressent pas les piqures d'insectes, l'humidité asphyxiante que peut représenter cette forêt.
Les habitants environnants auraient pu le représenter davantage d'autant que les hommes d'Onoda ont tué une trentaine de locaux dans la réalité, pourtant, on ne ressent pas une animosité exacerbée, plutôt une méfiance.
Onoda serait-il ennemi de sa propre foi aveugle en sa patrie ? Rien n'est moins sûr. Plutôt était-il assujetti à une mission, et qu'il remplissait l'ordre jusqu'au bout. Absence de toute esprit critique de sa part et une fidélité à l'Empereur et surtout à ses acolytes faisant face à toutes les épreuves, c'est la principale expérience qu'offrira ce film.