Onoda possède un atout fascinant et qui participe énormément au fait que l'on soit face à un film de qualité. Cet atout, c'est qu'il s'agit d'une histoire vraie fascinante. Une histoire que je ne connaissais pas, et que j'aurai même eu du mal à croire si on ne m'avait pas dit qu'elle était authentique. Plusieurs soldats japonais, donc, qui ne sont pas mis au courant de la fin de la guerre et qui tiennent leur poste pendant 30 ans sur une ile des Philippines, attendant patiemment un débarquement ennemi ou un ordre de leurs supérieurs. Après renseignement, Onoda, n'est pas un cas isolé et on recenserait plus d'une centaine de soldats qui on continué la guerre depuis leur ile du pacifique. C'est ouf !
D'un point de vue purement cinématographique, Arthur Harari traite son sujet avec calme et élégance. La photographie est sublime et constitue à mes yeux un des aspects les plus réussi d'Onoda. L'image est brut, granuleuse, comme si le film avait été shooté en pellicule (ce n'est pas le cas), mais possède des tonalités de couleurs vives et contrastées qui tirent parfois vers le rose, malgré le vert ultra-dominant de la jungle. Ca ressemble un peu à des photos argentiques.
Niveau rythme, le film est forcément un peu lent. 2h40 d'errance et d'attente, ca se fait forcément un peu sentir. Mais aurait-il pu en être autrement avec un sujet pareil ? Je me suis parfois dit que l'on ressentait assez peu le poids des années sur la santé mentale et physique des personnages. Sans les indications d'années et le changement d'acteur après les 2/3 de films, il aurait été bien difficile de deviner si les soldats était sur l'île depuis 1 mois ou 10 ans. Mais je pinaille...
Onoda est un film franco-belgo-germano-italo-japono-cambodgien. Un film sans réelle nationalité, réalisé par un français, avec des acteurs et une histoire japonaise, dans des décors philippins. Un film comme on aimerait en voir plus souvent.