Le début d'Open Range, que je n'avais pas revu depuis sa sortie cinéma, fait peur. Des paysages de carte postale, et des plans que la volonté trop manifeste de faire iconique dessert.
Mais qu'on ne s'affole pas : le film a bien de quoi séduire.
Reprenant la mythologie du western à son compte, au premier degré, il s'inscrit dans une digne continuité, malgré un sentimentalisme peut-être trop mélodramatique par moments, en tout cas pour mes attentes. Heureusement, Annette Bening y est excellente, cela compense.
Open range est lent, très lent. Contre toute attente, Kevin Costner parvient à en faire une qualité : le développement des personnages, plutôt à l'opposé des personnages de durs à cuire des westerns de l'âge d'or, est un point fort. Puisque nous en sommes à évoquer l'âge d'or, demandons-nous également : quel modèle suit Open range? Au niveau de sa structure narrative : nous voyons un propriétaire terrien et ses nombreux hommes de main, et en face deux hommes, deux baroudeurs, dans une ville partagée entre l'hostilité envers les étrangers et leur aversion pour le propriétaire terrien. Des citadins vont ainsi aider nos deux héros, et la tension monte et monte jusqu'à un long gunfight final. Kevin Costner ne suivrait-il pas le modèle narratif de Rio Bravo? Il est de pires inspirations.
D'autant qu'Open range est à l'évidence sincère, et bien filmé, nous laissant toute latitude pour apprécier le spectacle.